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Vague de chaleur : comment le droit de retrait protège les salariés face aux risques sanitaires

Vague de chaleur : comment le droit de retrait protège les salariés face aux risques sanitaires
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Alors que la canicule s’intensifie en France, de nombreux salariés s’interrogent sur le droit de retrait, un dispositif légal qui autorise, sous certaines conditions, à cesser le travail face à un danger grave pour la santé ou la sécurité.

Tl;dr

  • Canicule : droit de retrait en cas de danger.
  • Aucune température maximale n’est fixée par la loi.
  • L’employeur doit garantir santé et sécurité au travail.

Canicule : quels droits pour les salariés face à la chaleur extrême ?

La vague de chaleur frappe une nouvelle fois la quasi-totalité du territoire français ce 30 juin 2025. Pour beaucoup, se rendre sur leur lieu de travail relève presque du défi, tant les températures élevées s’installent durablement. Mais que prévoit réellement le cadre légal lorsque la canicule devient un risque pour la santé des travailleurs ?

Droit de retrait : quand peut-il s’appliquer ?

Face à une situation jugée dangereuse, chaque salarié dispose d’un outil prévu par le Code du travail : le droit de retrait. Concrètement, l’article L4131-1 autorise tout employé à quitter son poste s’il estime faire face à un « danger grave et imminent pour sa vie et sa santé ». Ni sanction ni retenue sur salaire ne peuvent alors être appliquées par l’employeur. Toutefois, cette démarche doit impérativement être signalée avant au supérieur hiérarchique et ne doit pas mettre d’autres collègues en danger.

En complément, il revient également aux représentants du personnel au sein du CSE (Comité social et économique) d’alerter l’entreprise si un risque majeur est constaté.

Surprenamment, aucune température maximale légale n’est inscrite dans le Code du travail concernant l’arrêt du travail pour cause de chaleur excessive. Il en va d’ailleurs de même pour les températures minimales lors des vagues de froid. Malgré tout, l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité) propose quelques repères :

  • 30 °C pour un travail sédentaire (bureau…)
  • 28 °C pour une activité physique (chantier…)

Ces indications servent surtout à alerter sur le niveau de risque encouru.

L’employeur face à ses obligations

La protection de la santé au travail ne laisse aucune place à l’improvisation. Selon l’article R4121-1, il incombe à l’employeur d’évaluer les risques dans le Document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) accessible aux salariés. Outre la température, d’autres facteurs interviennent dans l’évaluation du danger : ventilation des locaux, efforts physiques exigés, dispositifs de rafraîchissement disponibles…

Pour répondre à ses obligations pendant la canicule, l’employeur doit notamment :

  • Fournir gratuitement suffisamment d’eau fraîche ;
  • S’assurer du renouvellement régulier de l’air sur le lieu de travail ;
  • Mieux protéger les salariés contre les fortes chaleurs et sensibiliser aux bonnes pratiques.

Si ces mesures restent insuffisantes ou absentes, chacun peut alors envisager le recours au droit de retrait – ou contacter l’inspection du travail en dernier ressort.

Enfin, pour toute question relative aux recommandations sanitaires durant ces épisodes extrêmes, une plateforme « canicule » reste joignable gratuitement au 0 800 06 66 66 entre 9h et 19h.

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