Une lycéenne mortellement poignardée et trois blessés dans une attaque dans un lycée privé de Nantes

Nantes (AFP) - Une lycéenne a été mortellement poignardée et trois autres lycéens ont été blessés jeudi à la mi-journée dans un collège-lycée privé, à Nantes, par un élève interpellé peu après les faits, suscitant une vive émotion.
Les faits se sont déroulés vers 12H30.Un élève armé d'un couteau s'est attaqué à quatre de ses camarades, avant d'être maîtrisé par le corps enseignant et interpellé, selon les tout premiers éléments de l'enquête.
"J’adresse mes pensées émues aux familles, aux lycéens et à toute la communauté éducative dont la Nation partage le choc et la peine.Par leur intervention, des professeurs ont sans doute empêché d’autres drames.Leur courage force le respect", a réagi sur X Emmanuel Macron.
Dans un communiqué, le Premier ministre François Bayrou a appelé à "un sursaut collectif" face à la "violence endémique" dans "une partie de notre jeunesse", disant vouloir "une intensification des contrôles" aux abords des écoles.
Le chef du gouvernement veut également que "des propositions concrètes en matière de prévention, de réglementation et de répression, lui soient soumises sous quatre semaines" autour des "violences commises par les mineurs avec des armes blanches".
Les ministres de l'Education Elisabeth Borne et de l'Intérieur Bruno Retailleau sont arrivés sur place vers 17H30.
La conférence de presse du procureur de la République de Nantes, initialement prévue en fin de journée, a été repoussée.
Sollicité par l’AFP, le Parquet national antiterroriste a indiqué être "en évaluation" pour savoir s’il se saisissait de l’enquête.
Sur place, la rue menant à l'établissement est bouclée par un périmètre de sécurité surveillé par de nombreux policiers et des militaires de Vigipirate, a constaté l'AFP sur place.
Des parents inquiets étaient présents aux abords du lycée et embrassaient leur enfant collégien à leur sortie.Les lycéens sortaient eux au compte-goutte, selon une correspondante de l'AFP.
- 13 pages -
Une collégienne, que l'AFP a pu joindre, a livré un premier témoignage.
"J’étais au self avec mes amies et on nous a dit qu’un lycéen avait poignardé des élèves de seconde dans plusieurs classes.On nous a demandés de ne pas sortir du self pendant une vingtaine de minutes puis on nous a confinés dans un gymnase", a déclaré à l’AFP une collégienne de 3e.
"Le lycéen, les gens le connaissaient comme dépressif, il disait qu’il adorait Hitler.Il a envoyé un mail de 13 pages à tout le monde pour expliquer tous ses problèmes à midi", a-t-elle ajouté.
L., collégien de troisième, s'est lui retranché dans les toilettes peu après l'attaque."On a vu des adultes qui bloquaient la porte du lycée et quand on s’est rapprochés, ils ont hurlé +cassez-vous y a quelqu’un avec un couteau+.On a couru aux toilettes pour se cacher et on a entendu une fille hurler", a-t-il dit.
"Après on a été regroupés dans une salle polyvalente où il y a une grande baie vitrée.On a vu la police arriver et les pompiers ensuite.Le lycéen, les gens le connaissaient parce qu’il était bizarre, il suivait des groupes néo-nazis sur les réseaux. On est tous un peu choqués", a-t-il ajouté.
Un lycéen a transmis à l'AFP le manifeste du tueur présumé, où il évoque "la mondialisation (qui) a transformé notre système en une machine à décomposer l’humain", revendiquant une "révolte biologique" afin que "l’équilibre naturel, même cruel" reprenne "sa place" contre "l’écocide globalisé".
- "Horreur" -
La maire de Nantes Johanna Rolland (PS) a fait part de son "émotion" face au "drame atroce survenu au collège-lycée Notre Dame de Toutes Aides"."Mes pensées et mon soutien aux victimes et à leurs proches face à l’horreur qui les frappe", a écrit l'élue sur X.
"Face à cette violence inouïe, nous appelons à une prise de conscience collective sur l’importance de garantir la sécurité dans nos établissements scolaires", a réagi le syndicat étudiant Uni, classé à droite.
Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale de la fédération CFDT Éducation, a estimé que "l'école" était "endeuillée".
"Ce qui est redoutable c'est que c'est un élève de l'établissement.C'est impossible de tout contrôler et c'est impossible de fouiller tous les sacs de tous les établissements", a-t-elle dit à l'AFP.
Notre-Dame de Toutes-Aides est un établissement scolaire privé sous contrat situé dans l’est de Nantes qui accueille environ 2.000 élèves, de l’école maternelle au lycée, d'après son site internet.
Les meurtres à l’intérieur des établissements scolaires restent rares.En février 2023, un lycéen avait poignardé son enseignante avec un couteau de cuisine dans un établissement privé de Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-atlantiques).
mas-all-sm-cor-gd-ved/mb/CBN