Un complément naturel pourrait éviter la greffe chez les patients atteints d’insuffisance cardiaque

Un complément naturel suscite l’intérêt de la communauté médicale pour sa capacité à réduire le risque de recours à la transplantation chez les patients atteints d’insuffisance cardiaque, offrant ainsi une nouvelle piste de prévention dans la prise en charge de cette maladie.
Tl;dr
- Tricaprin améliore la survie dans une maladie cardiaque rare.
- Des patients voient leur cœur régénéré sans greffe.
- Une étude japonaise ouvre la voie à un nouveau traitement.
Une avancée inattendue contre une maladie cardiaque méconnue
Récemment, des chercheurs de l’Université d’Osaka ont mis en lumière les effets spectaculaires du tricaprin, un complément alimentaire naturel, chez des patients atteints de triglyceride deposit cardiomyovasculopathy (TGCV).
Cette pathologie, peu connue et particulièrement grave, résulte d’une accumulation de triglycérides dans le muscle cardiaque à cause de mutations génétiques rares. Elle conduit progressivement à un affaiblissement du cœur et, bien souvent, au recours à la greffe.
L’espoir d’un simple complément au lieu d’une chirurgie lourde
Jusqu’ici, le pronostic des personnes touchées par la TGCV était sombre : sans transplantation cardiaque, l’issue restait incertaine. Pourtant, l’équipe japonaise a observé que la prise régulière de tricaprin pouvait non seulement soulager les symptômes mais aussi inverser certains dégâts structurels au niveau du cœur.
« Non seulement les améliorations persistent, mais la fonction cardiaque s’en trouve renforcée et les lésions sont parfois réparées », s’est réjoui le professeur Ken-ichi Hirano, responsable principal de l’étude.
Données encourageantes et perspectives internationales
Les résultats se fondent sur le suivi précis de 22 patients traités dans 12 hôpitaux japonais. Leur évolution a été comparée à celle de 190 autres personnes, dont 81 présentaient un profil similaire mais n’ont pas reçu le complément. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : après trois et cinq ans, 100 % des patients sous tricaprin étaient encore en vie contre respectivement 78,6 % et 68,1 % dans le groupe témoin. Parmi eux figuraient même des malades sous hémodialyse, généralement condamnés à un sombre avenir sans solution médicamenteuse.
Dans ce contexte, voici les principales avancées retenues par les spécialistes :
- Soulagement durable des symptômes pour une pathologie jusqu’alors quasi incurable.
- Amélioration nette de la fonction musculaire cardiaque.
- Taux de survie exceptionnellement élevé après plusieurs années chez les patients traités.
Nouvelles frontières pour la recherche mondiale
Alors que les maladies cardiovasculaires demeurent la première cause de mortalité selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), avec près de 17,9 millions de décès annuels, cette piste thérapeutique redonne espoir.
Pour autant, il reste prudent : « L’idéal serait de dépister précocement ces patients afin d’intervenir avant que le cœur ne soit trop endommagé », rappelle Ken-ichi Hirano. Prochaine étape : étendre ces essais prometteurs à des populations hors du Japon. Le tricaprin pourrait bien bouleverser la prise en charge d’une maladie qui semblait jusque-là insurmontable.