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Sécheresse inédite dans le nord de l’Europe : quel risque pour la France ?

Sécheresse inédite dans le nord de l’Europe : quel risque pour la France ?
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Alors que le nord de l’Europe subit actuellement une sécheresse d’une ampleur inhabituelle, la situation interpelle jusque dans l’Hexagone. Cette tendance climatique suscite des interrogations sur les risques potentiels pour la France.

Tl;dr

  • Sécheresse historique frappe le nord de l’Europe.
  • Rendements agricoles menacés, irrigation accrue nécessaire.
  • Conséquences écologiques déjà visibles selon des chercheurs.

Un phénomène inédit s’installe au nord de l’Europe

Depuis plusieurs semaines, une sécheresse d’une intensité rare s’étend du nord de la France jusqu’aux Pays-Bas, en passant par la Belgique, le Danemark et même une partie du Royaume-Uni. Alors que le printemps bat son plein, les précipitations se font anormalement rares.

Certains agriculteurs comme Luke Abblitt, basé à l’est de l’Angleterre, témoignent d’une situation alarmante : « Nous passons d’un extrême à l’autre : il pleut beaucoup en hiver, et moins au printemps et en été », confie-t-il, tout en admettant devoir « explorer de nouvelles variétés résistantes ».

Agriculture sous tension : des cultures menacées dès la germination

Le déficit hydrique n’est plus une abstraction pour ceux qui travaillent la terre. Dans de nombreuses régions du nord européen, les semis de printemps – blé, maïs ou orge – peinent à lever. Les sols sont si secs qu’ils se transforment par endroits en poussière. Selon Nicolas Guilpart, maître de conférences en agronomie à Agro Paris Tech, « la croissance est limitée lorsque l’eau fait défaut dans les champs ».

Face à cette réalité, la nécessité d’irriguer s’impose désormais très tôt dans la saison. En France, certains producteurs comme Sébastien De Coninck, cultivateur d’endive dans le Nord, reconnaissent que « jusqu’à il y a cinq ans, on ne se posait pas la question de l’irrigation dans le Nord ». Aujourd’hui, ils n’ont plus le choix : « le rendement peut varier du simple au double » dépendant de l’accès à l’eau.

Les agriculteurs doivent ainsi :

Tensions sur les ressources et impact environnemental accru

Si les nappes phréatiques françaises demeurent relativement bien remplies, c’est surtout l’eau en surface qui fait défaut au moment crucial de la croissance végétale. Les demandes d’investissement dans des cuves de stockage se multiplient au Royaume-Uni où le principal syndicat agricole (NFU) tire la sonnette d’alarme.

Aux Pays-Bas, les chercheurs Samuel Jonson Sutanto et Inge de Graaf (université de Wageningen) constatent déjà que « l’impact écologique devient visible avec des conséquences négatives pour la flore et la faune ». Le Danemark n’échappe pas à cette dynamique : depuis début mai, son indice national de sécheresse atteint des niveaux inédits.

L’Europe du Nord face à ses paradoxes climatiques

Fait notable : ce scénario climatique contraste fortement avec celui du sud du continent, notamment en Espagne ou au Portugal, qui reçoivent actuellement jusqu’au double des précipitations habituelles.

Cette disparité illustre une fois encore la complexité des dynamiques météorologiques européennes et rappelle combien il devient pressant pour les agriculteurs du Nord d’adapter durablement leurs pratiques face aux nouveaux défis hydriques et écologiques.

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