Retour du froid, neige et vents glacés : à quand le véritable retour du printemps ?

La France traverse une période marquée par la fraîcheur, des chutes de neige en altitude et un vent mordant, laissant planer l’incertitude sur le retour de conditions printanières tant attendues après ce nouvel épisode hivernal.
Tl;dr
- Chute brutale des températures en France début mai.
- Retour temporaire de la douceur ce week-end.
- Instabilité et orages attendus, surtout dans le sud.
Des températures en montagnes russes
Après un début de mois de mai sous des airs d’été, la France a vu le thermomètre plonger de manière spectaculaire. Entre jeudi 1er et samedi 3 mai 2025, on profitait encore d’une chaleur quasi estivale, mais depuis lundi, un véritable courant polaire a balayé le pays, provoquant une chute des températures parfois vertigineuse : jusqu’à 15 degrés perdus en seulement deux jours dans la moitié nord.
Les relevés sont éloquents : plus de 90 km/h au cap Gris-Nez dans le Pas-de-Calais, plus de 80 km/h à Beauvais (Oise) et près de 70 km/h à Port-en-Bessin (Calvados) ou encore à Barfleur (Manche). À l’aube, les habitants se réveillent avec des valeurs oscillant entre 5 et 8°C, tandis que la neige fait son retour sur les massifs dès 1400 mètres d’altitude. La bise de nord-nord-est n’arrange rien ; elle accentue nettement la sensation de froid, en particulier sur toute la façade maritime du nord.
L’instabilité s’installe pour le week-end
Si certains espèrent ressortir shorts et tee-shirts dès ce vendredi 9 mai, il faudra tempérer leur enthousiasme. Selon le météorologue Yann Amice, «Ce week-end des samedi 10 et dimanche 11 mai 2025, on devrait retrouver des températures proches ou légèrement supérieures aux normales saisonnières… mais l’accalmie sera brève».
En effet, une petite dépression prévue sur le golfe de Gascogne apportera un flux de sud plus doux. Cependant, ce redoux sera accompagné d’un regain d’instabilité : orages parfois marqués attendus dès samedi soir sur bon nombre de régions, avec un pic envisagé pour dimanche.
Parmi les conséquences concrètes :
- Nouveaux orages, surtout dans le sud-ouest et autour du bassin parisien.
- Averses éparses, mais moins violentes que celles du week-end précédent.
- Baisse rapide des températures attendue dès lundi prochain.
Des contrastes climatiques durables au niveau européen
Ce scénario météorologique n’est pas isolé : depuis février, l’Hexagone subit une opposition marquée entre un anticyclone ancré au nord du continent et une zone dépressionnaire persistante au sud. Résultat : pluies excédentaires sur le sud-est français et déficit prolongé au nord — une situation déjà source de records historiques.
En mars dernier par exemple, les comtés anglais du Suffolk et du Norfolk ont connu leur deuxième mois de mars le plus sec jamais mesuré (derrière 1929 selon le Met Office), tandis qu’en Espagne, l’AEMet recense son troisième mois de mars le plus arrosé depuis six décennies.
Un printemps sous surveillance jusqu’à fin mai ?
Malgré une embellie passagère annoncée ce week-end avec des pointes jusqu’à 25°C dans le sud-ouest ou à Paris, il faudra vite remiser ses espoirs estivaux : dès la semaine prochaine, les maximales ne devraient guère dépasser les 20°C.
Une anomalie fraîche appelée à se prolonger jusqu’au 20 mai au moins. Quant aux précipitations : elles continueront d’épargner largement la moitié nord alors que l’instabilité persistera autour du bassin méditerranéen. Les Français doivent donc s’attendre à jongler encore quelque temps avec vestes chaudes… et parapluies bienvenus.
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