Réforme des retraites : le Parti socialiste engage une motion de censure visant François Bayrou

Le Parti socialiste a officiellement soumis une motion de censure visant François Bayrou, s’opposant ainsi à la politique menée sur la question des retraites. Cette initiative marque une étape majeure dans la contestation parlementaire du projet gouvernemental.
Tl;dr
- Le PS dépose une motion de censure contre Bayrou.
- La question des retraites à 62 ans relancée.
- Peu de chances d’adoption sans le soutien du RN.
Un contexte politique tendu autour des retraites
Alors que la question des retraites continue d’agiter l’hémicycle, le groupe PS à l’Assemblée nationale a choisi de hausser le ton en déposant, ce jeudi 26 juin, une motion de censure visant directement le Premier ministre, François Bayrou.
En toile de fond : un désaccord profond sur la promesse faite aux parlementaires concernant un débat ouvert sur l’âge légal de départ à la retraite, notamment la possibilité de revenir à 62 ans.
L’engagement non tenu selon les socialistes
Pour les députés socialistes, l’affaire ne date pas d’hier. Ils s’appuient sur un courrier adressé par François Bayrou en janvier 2025, lors d’une tentative d’accord autour des budgets de l’État et de la Sécurité sociale.
À l’époque, le chef du gouvernement assurait vouloir ouvrir « une discussion sans totem ni tabou, pas même l’âge légal d’ouverture des droits ». Toutefois, il posait une condition : « un accord politique et un équilibre financier global maintenu ». Les parlementaires du PS estiment aujourd’hui que cette ouverture n’a pas été respectée.
L’échec des discussions et une tentative in extremis
Les partenaires sociaux réunis au sein du « conclave », installé en février pour repenser la réforme, ont constaté lundi dernier que leurs discussions s’achevaient sur un constat d’échec.
Malgré tout, dans une tentative qualifiée par certains d’ultime rabibochage, François Bayrou a convié syndicats et patronat pour un dernier échange avant une conférence de presse prévue ce jeudi après-midi à Matignon. Objectif affiché : « tirer la conclusion » de ces échanges.
L’avenir incertain de la motion de censure
Reste que les chances d’adoption de cette motion paraissent minces. Signée par les 66 députés socialistes et susceptible d’être soutenue par les autres groupes ayant composé feu le Nouveau Front populaire, elle se heurte à la position attentiste du RN, qui réserve toute décision « au moment du budget » prévu cet automne. Parmi les éléments majeurs qui pèsent dans ce dossier :
- L’absence de consensus politique au sein de l’opposition.
- L’enjeu crucial du maintien ou non du départ à 62 ans.
- L’équilibre financier exigé pour toute réforme.
Au final, entre promesses jugées non tenues et contexte budgétaire serré, le débat sur les retraites reste suspendu à de futurs arbitrages politiques et sociaux décisifs.