"Plus aucune indulgence" à l'égard de Bayrou, prévient Faure (PS)

Paris (AFP) - Le Parti socialiste n'aura "plus aucune indulgence" à l'égard du Premier ministre François Bayrou et aura une position très ferme lors de la discussion du budget 2026, a prévenu dimanche sur LCI son premier secrétaire Olivier Faure.
Les socialistes, qui avaient permis au centriste de se maintenir à Matignon par leur neutralité sur le budget de cette année, ont déposé une motion de censure contre le gouvernement après l'échec du conclave entre les partenaires sociaux sur les retraites.Elle sera examinée mardi par l'Assemblée nationale.
"Nous souhaitons que François Bayrou ne soit plus Premier ministre et qu'il y ait un véritable changement, que nous trouvions un interlocuteur à Matignon", a déclaré le chef de file des socialistes.Il répondait à l'ex-président François Hollande qui a annoncé qu'il voterait la censure, la voyant comme un simple "coup de semonce" car elle n'a aucune chance d'être adoptée puisque le Rassemblement national a décidé de ne pas s'y associer.
"On n'a plus aucune indulgence, plus aucune", a martelé Oliver Faure."Il n'y aura pas deux fois la même main tendue", a-t-il ajouté, accusant notamment le gouvernement d'avoir gelé des crédits qui avaient été négociés avec les socialistes.
Le PS estime aussi que le Premier ministre n'a pas respecté l'engagement de revenir immédiatement vers le Parlement après l'échec du conclave des retraites.Ils espéraient que pourrait y être discutée une remise en cause de l'âge de départ en retraite à 64 ans.
Pour le budget 2026, dont François Bayrou doit tracer les grandes lignes après le 14 juillet, "nous poserons d'entrée de jeu les sujets sur lesquels nous ne négocierons pas davantage", a prévenu Olivier Faure."Et après ça, on verra ce qu'ils font.S'ils ne bougent pas, nous ne bougerons pas", a-t-il ajouté.
La fragilité du gouvernement Bayrou et la possibilité d'une censure à l'automne sur le budget ont relancé les spéculations sur une nouvelle dissolution de l'Assemblée nationale qui redeviendra possible le 8 juillet.
Olivier Faure n'a pas exclu qu'en cas d'élections anticipées le PS fasse de nouveau alliance avec la France insoumise, le parti de Jean-Luc Mélenchon.
"S'il y a une menace d'extrême droite et que la seule façon d'interrompre la progression de l'extrême droite, c'est de reconstituer un accord avec l'ensemble de la gauche, je le ferai.Je le ferai parce que je crois que nous le devons à nos concitoyens, ce serait trop grave d'avoir aujourd'hui un Trump miniature à Matignon", a-t-il affirmé.