Paris saisit la justice internationale face à la détention prolongée de Cécile Kohler et Jacques Paris en Iran

Détenus en Iran depuis mai 2022, les ressortissants français Cécile Kohler et Jacques Paris restent privés de liberté. Face à cette situation qui perdure, la France a déposé une plainte officielle contre l’État iranien.
Tl;dr
- La France porte plainte contre l’Iran à la CIJ.
- Deux Français restent détenus dans des conditions jugées inhumaines.
- La plainte survient lors de négociations sur le nucléaire iranien.
Des ressortissants français toujours otages en Iran
La situation de Cécile Kohler et Jacques Paris, emprisonnés depuis mai 2022 en Iran, continue de préoccuper fortement les autorités françaises. Qualifiés « d’otages d’État » par la diplomatie tricolore, ces deux derniers Français officiellement détenus à Téhéran subissent, selon leurs proches, des conditions de détention particulièrement éprouvantes : isolement, privation de contacts et absence totale de visite consulaire.
Un sort que le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, n’a pas hésité à assimiler à des traitements relevant de la torture.
Saisine inédite de la Cour internationale de Justice
Face à cette impasse diplomatique, Paris a décidé d’engager une action juridique internationale. Vendredi 16 mai 2025, le ministre français des Affaires étrangères a annoncé que la France déposait une plainte contre l’Iran devant la Cour internationale de Justice (CIJ), reprochant à Téhéran une « violation de son obligation de donner droit à la protection consulaire ».
Selon Jean-Noël Barrot, il s’agit là d’un moyen essentiel pour tenter d’obtenir justice et d’assurer la sécurité des ressortissants français retenus.
Un contexte diplomatique tendu
Ce recours intervient alors même que des discussions cruciales sur le programme nucléaire iranien se tiennent en Turquie. Les négociateurs iraniens y retrouvent notamment leurs homologues du Royaume-Uni, de France et d’Allemagne.
Pour certains proches – comme la sœur de Cécile Kohler – cette décision française marque un « tournant majeur » dans l’approche vis-à-vis des autorités iraniennes, longtemps critiquées pour leur usage présumé d’une véritable « diplomatie des otages ».
L’inquiétude grandit face à une stratégie persistante
La libération récente d’Olivier Grondeau, ancien détenu français relâché en mars 2025 après plus d’un an passé dans les prisons iraniennes, n’a guère apaisé les craintes : près d’une vingtaine d’Occidentaux demeurent enfermés dans ce pays. Les ONG internationales et les chancelleries européennes dénoncent régulièrement l’instrumentalisation des arrestations par Téhéran pour obtenir un avantage sur la scène internationale. Parmi les points qui cristallisent les tensions :
- Détention arbitraire
- Négociation politique autour du nucléaire iranien
- Besoins fondamentaux non respectés pour les prisonniers étrangers
Dans ce climat incertain, Paris espère désormais que le recours au droit international fera pression sur l’Iran afin qu’il respecte ses engagements et libère enfin ses deux citoyens.