logo 24matins

Olivier Faure conserve la tête du Parti socialiste à l’issue d’un congrès disputé

Olivier Faure conserve la tête du Parti socialiste à l’issue d’un congrès disputé
Publié le

Olivier Faure a été reconduit à la tête du Parti socialiste à l’issue du congrès, à l’issue d’un scrutin particulièrement disputé. Sa réélection intervient dans un contexte de divisions internes et de résultats serrés entre les candidats.

Tl;dr

  • Olivier Faure réélu à la tête du PS.
  • Résultat extrêmement serré, parti toujours divisé.
  • Débat sur la stratégie pour la présidentielle 2027.

Une victoire au forceps pour Olivier Faure

Le suspense a perduré jusque tard dans la nuit, et il aura fallu attendre le petit matin du 6 juin pour voir le Parti socialiste officialiser la reconduction d’Olivier Faure. Avec 50,9 % des suffrages exprimés, le premier secrétaire sortant devance de peu son rival Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen.

Un score sans appel ? Pas vraiment. L’écart infime – moins de 150 voix selon certains – cristallise une fois encore les tensions internes qui minent le parti depuis plusieurs années.

L’unité introuvable au PS ?

« Toutes mes félicitations à Olivier Faure, à ses soutiens », a publié sur X Nicolas Mayer-Rossignol, tout en remerciant les près de 12 000 militants l’ayant choisi. Mais cette courtoisie masque difficilement la fracture persistante : localement, des fédérations n’avaient pas encore livré tous leurs résultats vendredi matin, même si ceux-ci ne peuvent plus inverser l’issue.

Les résultats finaux seront ratifiés lors du prochain congrès à Nancy, prévu du 13 au 15 juin. À vrai dire, ce duel rappelle cruellement celui du congrès de Marseille deux ans plus tôt, déjà marqué par des accusations de fraude et une bataille de chiffres interminable.

Des camps irréconciliables ?

Le face-à-face entre les deux hommes cristallise surtout une divergence stratégique majeure en vue de la présidentielle de 2027. Si Olivier Faure défend l’idée d’une large union à gauche – sans les proches de Jean-Luc Mélenchon mais en s’ouvrant à des figures comme Raphaël Glucksmann ou François Ruffin –, son adversaire souhaite bâtir un « grand parti » intégrant également des personnalités telles que Bernard Cazeneuve. La ligne Vallaud – incarnée par le chef des députés socialistes arrivé troisième au premier tour (17,41 %) – s’est rangée derrière Faure sans consigne claire, rappelant que ce soutien n’était « pas un chèque en blanc ».

Ce débat stratégique prend d’autant plus d’acuité que près de 40 000 adhérents étaient appelés aux urnes jeudi soir entre 17 h et 22 h. Parmi eux :

  • Soutiens historiques ralliés autour d’Olivier Faure.
  • Coalition anti-Faure animée par Hélène Geoffroy ou Carole Delga.
  • Ténors locaux oscillant entre fidélité et critiques ouvertes.

L’après-congrès reste flou

Reste une question en suspens : cette victoire étriquée permettra-t-elle enfin au PS de tourner la page des divisions ? Les soutiens de Mayer-Rossignol dénoncent toujours une gestion « clanique » et une ambiguïté persistante vis-à-vis de La France insoumise. De son côté, Olivier Faure assume sa ligne : « Je n’ai aucun regret sur ce que nous avons fait », martèle-t-il, défendant le bilan du Nouveau Front populaire lors des législatives anticipées en 2024.

À l’évidence, cette réélection ne scelle pas la réconciliation du parti mais place son chef devant un défi redoutable : trouver un cap capable de rassembler un appareil éparpillé et des militants parfois lassés par ces querelles répétées.

Publicité

À lire aussi sur 24matins:

Accessibilité : partiellement conforme