Nîmes: huit blessés dans une fusillade, sur fond de trafic de drogue

Nîmes (AFP) - Une fusillade a fait huit blessés, dont un grièvement, vendredi soir à Nîmes, lorsque des tireurs ont ouvert le feu sur une place entourée d'immeubles, vraisemblablement sur fond de rivalités liées au trafic de drogue.
La fusillade a éclaté vers 19H15 dans le quartier populaire de Valdegour, dans l'ouest de la ville, limitrophe du quartier de Pissevin, gangréné par le trafic de stupéfiants et déjà théâtre de plusieurs fusillades sanglantes.
Un premier bilan vendredi soir faisait état de six personnes blessées, dont l'une a eu "un temps" son pronostic vital engagé, mais une autre victime a été recensée plus tard dans la nuit tandis qu'une huitième s'est présentée d'elle-même à l’hôpital "avec des éclats dans le dos", ont indiqué des sources policières.
D'après les premiers éléments recueillis, trois personnes en provenance du quartier de Pissevin ont ouvert le feu avant de s'enfuir à bord de deux véhicules.Une vingtaine d'étuis de calibre .222 Remington, plutôt utilisé pour le tir sportif ou la chasse, ont été retrouvés sur place.
La nature exacte des blessures des personnes touchées n'était pas immédiatement connue, pas plus que leurs âges ni si elles avait été directement visées ou étaient des victimes collatérales, alors qu'au moment de la fusillade, selon des témoignages, la place commençait à se remplir d'habitants sortant de chez eux après une journée de chaleur caniculaire.
"À ce stade, nous ne pouvons pas dire si les victimes étaient directement visées par les tirs, ni connaître l'exactitude des échanges de tirs.Les constatations sont en cours", avait indiqué tard vendredi Nathalie Welté, procureure adjointe de Nîmes, confirmant la fusillade.
- "Il faut faire quelque chose" -
Mais le quartier de la place Avogadro où s'est déroulée la fusillade est "cartographié comme étant un point de deal", avait précisé la magistrate à l'AFP.
Et selon une source proche de l'enquête, une rivalité sur fond de stupéfiants pourrait être à l'origine de la fusillade.Le quartier voisin de Pissevin, dont 70% des 16.000 habitants vivent sous le seuil de pauvreté, est en effet connu pour ses points de deal et a été lui aussi théâtre de fusillades liées au trafic.
En août 2023, un garçonnet de 10 ans y avait été tué, fauché par une balle perdue.
Samedi matin, le parquet n'a donné aucun nouvel élément sur l'enquête, la procureure de Nîmes, Cécile Gensac, indiquant dans un très bref mail "qu'un communiqué de presse paraîtra dans la journée, dès fiabilisation attendue de certains éléments".
"Ce ne sont pas des gens d'ici, ce sont des gens d'en bas, de la Zup Sud (nom donné à Pissevin, NDLR) qui font ça.Ils ont toujours fait ça, et ils continueront toujours tant que la loi ne fait pas son travail", a réagi samedi matin un habitant du quartier, qui n'a pas souhaité donner son nom mais seulement son âge, 28 ans.
"Nous, on en a marre, on a peur, on n'est plus en sécurité ici (...).Il faut faire quelque chose", a-t-il dit à l'AFP.
"Ils ont mis un commissariat, mais il ne sert à rien, on ne voit jamais de policiers, on ne voit jamais de patrouille qui passe, rien, ce n’est pas normal", a souligné le jeune homme, l'un des rares riverains à s'aventurer samedi dans le quartier écrasé de chaleur et où aucune présence des forces de l'ordre n'était visible.
Possibles stigmates de la fusillade, des traces de sang étaient elles toujours visibles samedi, de même qu'un impact de balle sur un poteau.
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