Nicolas Sarkozy sort de son "silence médiatique" pour rendre hommage à une policière municipale tuée

Villiers-sur-Marne (France) (AFP) - Nicolas Sarkozy s'est exprimé pour la première fois depuis son admission au régime de la libération conditionnelle lors d'un hommage mardi dans le Val-de-Marne à Aurélie Fouquet, policière municipale tuée en 2010 lors d'une fusillade sanglante.
"J'ai choisi de rompre le silence médiatique que je m'étais imposé pour une raison et une seule: Aurélie et sa famille", a déclaré l'ex-chef de l'Etat (2007-2012), en présence du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, dans le jardin de la mairie de Villiers-sur-Marne, commune où cette policière avait été tuée lors d'un braquage raté.
Nicolas Sarkozy avait été définitivement condamné en décembre, dans l'affaire des écoutes, à trois ans d'emprisonnement, dont un an ferme, sous détention à domicile sous surveillance électronique, pour corruption et trafic d'influence - une première pour un ancien président qui est également inéligible durant trois ans.
Il a été admis le 14 mai au régime de la libération conditionnelle et s'est vu retirer le dispositif qu'il portait à la cheville depuis un peu plus de trois mois.
"Je me sens responsable de la mort de votre fille et de la mort de ta mère", a déclaré celui qui était président de la République lors du drame, en s'adressant aux parents et au fils aujourd'hui adolescent de Mme Fouquet.
Le 20 mai 2010, un groupe de braqueurs, repéré par des policiers, s'était lancé dans une course folle sur l'autoroute, tirant sur les forces de l'ordre et blessant des automobilistes.
A Villiers-sur-Marne (Val-de-Marne), ils avaient mitraillé une voiture de police municipale, tuant Aurélie Fouquet, 26 ans, et blessant son coéquipier avant de prendre la fuite.
Le multirécidiviste Rédoine Faïd a été définitivement condamné à 25 ans de réclusion pour son rôle dans l'organisation de ce braquage raté.
Selon le maire de la commune, Jacques-Alain Benisti (LR), Aurélie Fouquet est "la première policière municipale en France victime du devoir".
M. Sarkozy a également présenté en tout début d'hommage ses "félicitations" à Bruno Retailleau, fraîchement et très confortablement élu à la tête des Républicains dimanche face à son concurrent Laurent Wauquiez.
"Ce n'est pas le lieu des félicitations mais peut-être que tu as senti ma joie et ma confiance", a-t-il déclaré.
Bruno Retailleau a pour sa part salué la mémoire de la policière décédée, qui représente "le sens du devoir et la mémoire du sacrifice".
Les forces de l'ordre représentent "la France du partage, du don de soi" face à "celle du saccage", a-t-il ajouté.