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Mort d'un ouvrier sur un chantier du Grand Paris Express: jusqu'à deux ans de prison avec sursis

Mort d'un ouvrier sur un chantier du Grand Paris Express: jusqu'à deux ans de prison avec sursis
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Bobigny (France) (AFP) - Les dirigeants d'une société de construction ont été condamnés mardi par le tribunal correctionnel de Bobigny à des peines allant jusqu'à deux ans de prison avec sursis pour la mort d'un ouvrier en 2022 sur un chantier du Grand Paris Express.

L'actuel président de la société Sampieri Construction, qui à l'époque des faits était ouvrier de cette société, a été condamné à deux ans de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende.Le tribunal a considéré que le déboulonnage d'une plaque en acier de 300 kg avait été fait à sa demande sur ce chantier de la gare Saint-Denis-Pleyel.

Une de ses manoeuvres au volant d'un monte-charge a entraîné la chute de cette plaque, tuant Joao Baptista Fernandes Miranda qui se trouvait à l'étage inférieur.

Le père de ce premier prévenu, dirigeant de la société au moment des faits, a été pour sa part condamné à six mois avec sursis et 3.000 euros d'amende pour homicide involontaire, bien qu'absent des lieux le jour de l'accident. 

La société a écopé d'une amende de 40.000 euros.

Si les amendes infligées sont inférieures aux réquisitions, le tribunal a suivi la demande du ministère public concernant les peines de prison.

Le colossal chantier de la gare Saint-Denis Pleyel, qui à terme accueillera l'enchevêtrement de quatre lignes de métro, s'étendait sur neuf niveaux dont quatre souterrains.

Au niveau -3, Joao Baptista Fernandes Miranda, salarié d'Eiffage, "faisait son travail comme d'habitude" ce 5 janvier 2022, vêtu de son équipement de sécurité, a rappelé début avril, le procureur.

De l'étage supérieur, la plaque métallique le percute à la tête.Le décès de cet homme de 60 ans est constaté à 12H34.

Il est l'un des cinq ouvriers décédés sur des chantiers du Grand Paris Express. 

"A la barre, j'ai entendu venant des prévenus +c'est un drame+ mais à aucun moment j'ai entendu +je suis désolé pour vous de ce qui est arrivé+", a regretté début avril l'avocat des parties civiles.

"Il y a trois accidents mortels au travail par jour, toutes professions confondues", a rappelé Marion Ménage, avocate de la CGT FNSCBA, représentant les salariés du bâtiment. 

"C'est quelque chose de systémique qui mérite que ce soit su et dit", selon elle.Les ouvriers du bâtiment "ne sont pas des professionnels qui se plaignent mais des gens qui travaillent extrêmement dur et dans des conditions extrêmement difficiles".

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