Microplastiques : L’invasion invisible des grands fleuves européens

Les grands fleuves européens sont malheureusement submergés par une invasion silencieuse et néfaste de microplastiques, mettant en péril leur écosystème unique.
Tl;dr
- Neuf fleuves européens présentent une pollution « alarmante » par les microplastiques.
- Les particules inférieures à 5 millimètres sont les plus préoccupantes car invisibles et ingérées par de nombreux organismes.
- La pollution est « diffuse » et « installée », avec un lien direct entre la production de plastique et la pollution.
Une pollution microplastique alarmante dans les fleuves européens
Une récente série d’études scientifiques a révélé une pollution « alarmante » par les microplastiques dans neuf des principaux fleuves européens, dont la Seine, , le Rhin, la Tamise et l’Ebre. Cette découverte a été faite après un examen minutieux des échantillons prélevés dans ces cours d’eau, et soulève de graves préoccupations environnementales.
Les invisibles, une menace sous-estimée
Les microplastiques, définis comme des particules inférieures à 5 millimètres, peuvent être plus petits qu’un grain de riz. Alexandra Ter Halle, physico-chimiste du CNRS à Toulouse, souligne que « les plus petites sont invisibles à l’œil nu ».
Malheureusement, ces particules invisibles sont plus abondantes et représentent une menace plus grande pour l’écosystème, car elles peuvent être ingérées par de nombreux animaux et organismes.
Origine des microplastiques: une surprise
Un fait surprenant a été découvert lors de ces études: un quart des microplastiques trouvés dans les fleuves proviennent non pas de déchets, mais de plastiques primaires industriels. Ces granules, aussi appelées « larmes de sirène », peuvent se retrouver dans l’environnement suite à un accident maritime et sont une source de pollution importante.
Pas de palmarès, une pollution diffuse
Malgré ces découvertes, les scientifiques se sont abstenus de classer les fleuves européens en fonction de leur niveau de pollution. Comme l’explique Jean-François Ghiglione, directeur de recherche au CNRS, « les chiffres sont globalement équivalents » et il n’y a pas de lien direct démontré entre la présence de microplastiques et celle d’une grande ville.
La pollution est « diffuse et installée », et provient de différentes sources. Ghiglione conclut en appelant à une réduction majeure de la production de plastique primaire pour lutter efficacement contre cette pollution.