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L’hypertension : un lien discret mais redoutable avec la santé cérébrale

L’hypertension : un lien discret mais redoutable avec la santé cérébrale
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L’hypertension, souvent qualifiée de tueur silencieux, représente un risque important mais méconnu pour la santé cérébrale. De plus en plus d’études établissent un lien étroit entre pression artérielle élevée et déclin des fonctions cognitives.

Tl;dr

  • L’hypertension touche 1,28 milliard d’adultes dans le monde.
  • Elle favorise AVC, démence et complications neurologiques.
  • Dépistage précoce et gestion réduisent les risques cérébraux.

L’ombre silencieuse de l’hypertension

Les chiffres frappent par leur ampleur : selon un rapport de l’Organisation mondiale de la Santé, en 2023, près de 1,28 milliard d’adultes âgés de 30 à 79 ans souffraient d’hypertension artérielle. La tendance ne montre aucun signe d’essoufflement, avec une projection à 1,5 milliard dès 2025. Loin d’être cantonnée aux pays industrialisés, cette « épidémie silencieuse » s’étend à toutes les tranches d’âge et frappe tout particulièrement les populations urbaines et les nations émergentes.

Cerveau en danger : quand la pression monte

Souvent surnommée le « tueur silencieux », l’hypertension s’installe sans bruit, corrodant peu à peu l’organisme. Dans le cerveau, ses ravages sont redoutables. Des études récentes confirment que la maladie constitue un facteur déterminant dans la survenue d’accidents vasculaires cérébraux (AVC), d’anévrismes ou encore de troubles cognitifs sévères. Rien qu’en 2015, plus de 3,5 millions de décès par AVC étaient attribués à une tension élevée.

La pression excessive détériore les parois des artères cérébrales, ouvrant la voie à deux menaces majeures :

  • AVC ischémiques, quand une artère se bouche et prive le cerveau d’oxygène ;
  • AVC hémorragiques, causés par la rupture brutale d’un vaisseau affaibli.

Dans tous les cas, ces incidents compromettent gravement les capacités motrices et intellectuelles, voire mettent directement la vie en péril.

Mémoire et cognition : la menace invisible

Les répercussions s’étendent bien au-delà des crises aiguës. Une pression sanguine élevée fragilise durablement le réseau vasculaire du cerveau : au fil des années, elle accélère le déclin cognitif, augmente le risque de démence vasculaire et favorise même l’apparition de la maladie d’Alzheimer. Selon certaines recherches, près de 41 % des hypertendus présentent des troubles cognitifs, soit beaucoup plus que ceux ayant une tension normale.

Par ailleurs, l’atteinte de la barrière hémato-encéphalique – ce rempart naturel contre les toxines – facilite l’infiltration de substances indésirables dans le cerveau. Résultat ? Difficultés croissantes pour mémoriser, se concentrer ou prendre des décisions.

Lueur d’espoir : agir tôt pour protéger son cerveau

Un constat pourtant encourageant ressort des dernières publications scientifiques : détecter rapidement l’hypertension et instaurer une prise en charge adaptée peut faire reculer significativement le risque de démence chez les seniors – jusqu’à 30 %. Alors que moins d’un hypertendu sur cinq maîtrise sa pression artérielle aujourd’hui, miser sur la prévention et ajuster son mode de vie (alimentation saine, activité physique régulière) s’imposent comme autant de leviers incontournables pour préserver sa santé cérébrale sur le long terme.

Maîtriser sa tension n’est pas qu’un enjeu cardiovasculaire ; c’est aussi garantir un avenir mentalement serein.

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