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Les États-Unis valident un traitement innovant contre le VIH : deux piqûres annuelles pour 28 218 dollars

Les États-Unis valident un traitement innovant contre le VIH : deux piqûres annuelles pour 28 218 dollars
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Les autorités américaines viennent de donner leur feu vert à un traitement innovant contre le VIH, administré par deux injections annuelles. Son coût annuel s’élève cependant à 28 218 dollars, soulevant déjà des questions sur l’accès pour les patients.

Tl;dr

  • Nouvelle PrEP : deux injections annuelles contre le VIH.
  • Efficacité annoncée supérieure à 99,9 %.
  • Prix élevé menace l’accessibilité mondiale.

Un tournant dans la prévention du VIH

Alors que le combat contre le sida demeure une priorité mondiale, une avancée majeure vient de voir le jour aux États-Unis. Le nouveau traitement préventif baptisé Yeztugo, développé par le laboratoire pharmaceutique Gilead, a obtenu son autorisation de mise sur le marché.

Cette innovation prometteuse, annoncée le 18 juin 2025, pourrait redéfinir la stratégie de prévention grâce à un protocole bien moins contraignant.

Une efficacité jamais vue… pour un prix faramineux

Contrairement aux schémas classiques de « prophylaxie pré-exposition (PrEP) », qui exigent généralement la prise quotidienne d’un comprimé, Yeztugo ne nécessite que deux injections par an. Les résultats des essais cliniques menés par Gilead sont impressionnants : une réduction du risque de transmission du VIH supérieure à 99,9 % chez les adultes et adolescents éligibles – une performance qui rapproche cette solution d’un véritable « vaccin » selon certains experts.

Mais cette promesse s’accompagne d’une ombre au tableau. En effet, le coût annuel du traitement s’élève à 28 218 dollars aux États-Unis, un tarif similaire à celui des autres solutions injectables déjà commercialisées comme l’Apretude ou le Sunlenca, également mis au point par Gilead. À titre de comparaison, ce dernier atteint même les 39 000 dollars l’année.

Matière première abordable, accès limité ?

Ce paradoxe des médicaments anti-VIH saute aux yeux quand on sait que la molécule centrale du Yeztugo, le lenacapavir, pourrait être produite pour seulement 25 à 46 dollars selon une étude publiée dans The Lancet.

Ce constat suscite la colère et l’incompréhension au sein des milieux spécialisés : la directrice exécutive d’Onusida, Winnie Byanyima, exhorte ainsi publiquement le laboratoire à « baisser le prix et augmenter la production ». Car l’espoir suscité par cette avancée risque fort d’être étouffé si elle reste hors de portée de ceux qui en ont réellement besoin.

L’avenir de la lutte contre le sida en question

Reste donc une interrogation centrale : comment concilier innovation biomédicale et accès universel ? Certes, ce nouveau traitement représente un véritable espoir pour les populations les plus exposées au risque de contamination. Mais sans mesures concrètes pour rendre ces solutions abordables partout dans le monde, l’épidémie continuera de prospérer loin des regards.

Les prochaines décisions prises par Gilead, sous pression des institutions internationales et de la société civile, pourraient bien déterminer si cette « petite révolution » tiendra toutes ses promesses.

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