Le stress affaiblit-il notre système immunitaire ? Les mécanismes scientifiques derrière ce lien

Le stress affaiblit nos défenses immunitaires, rendant l’organisme plus vulnérable aux infections. Ce lien, désormais bien établi par la recherche scientifique, éclaire pourquoi les périodes de tension favorisent l’apparition de maladies courantes comme le rhume ou la grippe.
Tl;dr
- Le stress affaiblit le système immunitaire.
- Des chercheurs français identifient le rôle des récepteurs β2.
- Hygiène de vie et gestion du stress recommandées.
Quand le stress fragilise nos défenses
La question revient souvent : pourquoi attrape-t-on tout ce qui passe dès que la pression monte ? Chez beaucoup, le lien entre un épisode de stress — qu’il soit bref ou prolongé — et l’apparition d’un rhume ou d’un autre virus semble presque automatique.
Ce n’est pas une illusion. La science s’en mêle et, aujourd’hui, les mécanismes à l’œuvre derrière cette sensation familière se dessinent avec netteté.
Un effet direct sur les cellules immunitaires
Dès que l’organisme se retrouve soumis à une tension psychologique marquée, il libère massivement deux neurotransmetteurs bien connus : l’adrénaline et la noradrénaline. Ce duo chimique va alors perturber l’action des fameuses cellules « Natural Killer » (ou lymphocytes NK). Ces dernières jouent pourtant un rôle central dans la défense contre les virus et bactéries. L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais une avancée majeure a été réalisée en 2020 par une équipe pilotée par Sophie Ugolini, chercheuse à l’Inserm – Centre d’Immunologie de Marseille-Luminy, associée au CNRS. En étudiant ce phénomène chez la souris, son groupe a mis au jour un acteur clé : les récepteurs β2-adrénergiques.
Concrètement, sous l’effet du stress, ces récepteurs sont activés par les hormones sécrétées. Ils vont alors inhiber la réponse de certaines cellules immunitaires essentielles, en particulier les NK. Plus leur nombre est élevé, moins ces sentinelles naturelles sont performantes pour éliminer les agents pathogènes. Pour reprendre les mots de la scientifique : « Elles se trouvent comme empêchées de produire un type de cytokine particulier requis pour permettre l’élimination des virus. »
Mieux comprendre pour agir : pistes et solutions concrètes
Cette découverte ouvre des perspectives prometteuses vers de futures stratégies thérapeutiques ciblant ces fameux récepteurs β2. Mais en attendant des avancées médicales concrètes, il reste possible d’agir individuellement.
Quelques gestes simples peuvent aider à limiter cet affaiblissement immunitaire lié au stress :
- Miser sur une respiration consciente ou des exercices de méditation ;
- S’assurer d’une hygiène de sommeil irréprochable ;
- Pratiquer régulièrement une activité physique adaptée.
De telles habitudes offrent déjà une première ligne de défense contre ce cercle vicieux du stress et des infections saisonnières.
Dans la même rubrique
