Le mystère des faibles taux de cancer en altitude : quelles explications scientifiques ?

Les régions situées en altitude enregistrent des taux de cancer étonnamment faibles. Plusieurs études observent une corrélation entre la vie en montagne et une moindre incidence de la maladie, soulevant des questions sur les facteurs environnementaux impliqués.
Tl;dr
- Cancer moins fréquent à haute altitude, surtout pulmonaire.
- Air plus pur et hypoxie pourraient réduire certains risques.
- Altitude n’est pas le seul facteur décisif du cancer.
Le paradoxe de l’altitude : le cancer en question
Malgré des décennies de progrès fulgurants en médecine, le cancer demeure l’une des principales préoccupations sanitaires mondiales. La maladie, souvent imprévisible et tenace, se caractérise par une capacité remarquable à ressurgir, parfois sous des formes encore plus agressives.
Mais alors que les scientifiques poursuivent leur quête d’un remède universel, une observation surprenante retient l’attention : les régions de haute altitude semblent enregistrer moins de cas de cancers, notamment pulmonaires.
Cancer et montagne : que révèlent les études ?
Des recherches menées aux États-Unis et en Chine mettent en évidence une corrélation notable entre la vie en altitude et une moindre incidence de certains cancers. Un chiffre interpelle particulièrement : pour chaque tranche de 1 000 mètres gagnée en hauteur, l’incidence du cancer du poumon chuterait d’environ 12,7 %. Seule la consommation de tabac jouerait un rôle plus déterminant dans la prédiction du risque.
Cependant, toutes les études ne convergent pas vers cette conclusion. Une enquête réalisée en Équateur pointe ainsi une hausse du risque pour d’autres types de cancers au-dessus de 2 000 mètres.
Pourquoi moins de cancers là-haut ?
Les hypothèses avancées s’articulent autour de plusieurs axes. D’abord, l’air y est généralement plus pur – la concentration moindre en particules fines limite l’exposition aux carcinogènes atmosphériques. Ensuite, la faible teneur en oxygène (hypoxie) propre aux hautes altitudes provoquerait des réactions biologiques complexes susceptibles d’entraver la croissance tumorale ou même de renforcer l’efficacité de certaines chimiothérapies.
Enfin, un niveau accru de rayonnements naturels pourrait stimuler chez l’organisme des réponses protectrices selon le principe dit d’hormèse radiative. Toutefois, ces mécanismes restent largement théoriques et demandent à être confirmés.
L’altitude n’explique pas tout : autres facteurs déterminants
À y regarder de plus près, il apparaît que les habitants des montagnes partagent souvent d’autres habitudes distinctes qui influencent directement le risque cancéreux :
- Mois d’exposition au tabac
- Régimes alimentaires particuliers
- Niveaux variables d’accès aux soins et à l’éducation
Autrement dit, si l’altitude joue un rôle – sans doute non négligeable pour certains cancers comme celui du poumon – elle ne saurait occulter l’importance capitale des facteurs génétiques et comportementaux. Adopter un mode de vie équilibré reste la meilleure parade connue face à la maladie.
En somme, vivre plus haut n’immunise pas contre le cancer mais interroge sur le poids relatif des environnements sur notre santé. Une piste parmi d’autres pour mieux comprendre – et peut-être prévenir – ce fléau moderne.