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Le conclave sur les retraites échoue : les raisons d’un dialogue sans issue

Le conclave sur les retraites échoue : les raisons d’un dialogue sans issue
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Les discussions entre partenaires sociaux sur la réforme des retraites n’ont pas abouti à un accord. Malgré plusieurs séances de négociations, les positions sont restées trop éloignées pour permettre une avancée concrète sur ce dossier sensible.

Tl;dr

  • Échec du conclave sur les retraites après quatre mois.
  • Blocage sur la pénibilité, dialogue social en crise.
  • La méthode Bayrou vivement remise en cause.

Dialogue social : l’échec du conclave des retraites

Après des semaines d’attente et de discussions souvent tendues, le tant attendu conclave des retraites s’est achevé sur un constat d’échec lundi soir. Réunis autour de la table pendant quatre mois, les partenaires sociaux n’ont pas réussi à s’entendre, notamment sur la question explosive de la pénibilité.

Ce revers jette une lumière crue sur la stratégie de concertation portée par François Bayrou, dont la méthode était censée relancer le dialogue social après la tempête de la réforme.

Pénibilité : le point de rupture

Au cœur des crispations, le sujet sensible de l’usure professionnelle. Tandis que les syndicats réclamaient une ouverture vers des départs anticipés pour les métiers pénibles, le patronat défendait mordicus d’autres options, insistant sur la prévention ou encore la reconversion.

« Le patronat ne bougera pas sur la réparation de la pénibilité… c’est un échec de la négociation », a lâché avec amertume Yvan Ricordeau pour la CFDT. Même son de cloche du côté de Christelle Thieffinne (CFE-CGC) qui accuse le patronat d’avoir « torpillé » les échanges.

Syndicats et patronat : dialogue rompu et passes d’armes publiques

L’après-midi avait pourtant débuté dans un climat sous tension, voire un brin théâtral. Les présidents du Medef, Patrick Martin, et de la CPME, Amir Reza-Tofighi, convoquaient les journalistes peu avant la reprise du conclave à 15 heures. Mais très vite, chacun campait sur ses positions. Le maintien à 64 ans de l’âge légal du départ à la retraite – mesure phare et impopulaire issue de la réforme Borne – restait inamovible pour le Medef. Pour Diane Milleron-Deperrois (Medef), « on a gardé une ligne très claire… on n’était pas en mesure d’augmenter les cotisations salariales et patronales ».

Voici ce que déplorent tour à tour certains partenaires :

  • Désaccord complet sur l’ouverture aux départs anticipés.
  • Aucune évolution prévue sur l’âge légal.

Du côté patronal comme syndical, chacun rejette désormais toute responsabilité dans cette impasse.

Méthode Bayrou : désaveu politique et incertitude à venir

Cet échec vient aussi fragiliser l’autorité politique du gouvernement. La méthode initiée par Bayeux, fruit d’un compromis avec les socialistes afin d’éviter une motion de censure, est aujourd’hui vivement critiquée par l’opposition. Le groupe LFI-NFP dénonce ainsi « un échec monumental » et invite « tous les groupes de gauche à déposer ensemble une motion de censure ». Même tonalité offensive chez Jean-Luc Mélenchon : « Le PS doit assumer cet échec et ses dégâts… il doit montrer l’exemple pour voter au complet la censure ».

Rendez-vous donc ce mardi matin à Matignon où le Premier ministre s’exprimera dès 7 heures. Reste à voir comment l’exécutif compte rebondir face à une crise sociale qui semble loin d’être résolue.

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