Le cadmium, cancérogène omniprésent dans nos pains, chocolats et biscuits, alarme les médecins

Le cadmium, un métal lourd classé cancérogène, est régulièrement retrouvé dans des aliments du quotidien tels que le pain, le chocolat ou encore les biscuits. Sa présence généralisée suscite aujourd’hui de vives préoccupations parmi les professionnels de santé.
Tl;dr
- Le cadmium, métal cancérigène, se répand dans l’alimentation.
- Les enfants sont fortement exposés dès le plus jeune âge.
- Appel des médecins pour renforcer information et contrôle.
Un métal toxique omniprésent, surtout dans l’alimentation
Au fil des années, la préoccupation autour du cadmium, ce métal lourd classé « cancérogène certain pour l’homme » par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), n’a cessé de croître. Ce jeudi 5 juin 2025, à l’occasion de la journée mondiale de l’environnement, les Unions régionales des médecins libéraux (URML) sonnent une nouvelle fois l’alarme : la présence du cadmium ne cesse d’augmenter dans notre environnement et surtout dans notre alimentation. On le retrouve à la base dans les sols, mais les pratiques agricoles intensives – notamment via certains engrais – ou encore la métallurgie accentuent sa concentration.
Or, la principale porte d’entrée dans l’organisme reste l’assiette. Les végétaux absorbent ce métal par leurs racines avant d’intégrer toute la chaîne alimentaire. Le pain, les pommes de terre ou encore les légumes courants constituent des sources majeures d’exposition selon l’ANSES. Toutefois, certains produits concentrent davantage ce toxique : crustacés, abats, algues, biscuits sucrés ou salés et chocolat figurent parmi les aliments à surveiller.
L’accumulation inquiétante chez les enfants
Autre fait préoccupant : le cadmium s’accumule lentement dans le corps humain, particulièrement dans le foie et les reins où il peut demeurer jusqu’à vingt ans. Ce processus insidieux augmente les risques sanitaires avec le temps. Les données issues des grandes études françaises ESTEBAN et ENNS montrent que la concentration moyenne de cadmium chez les adultes a presque doublé en une décennie. La France se situe ainsi bien au-dessus des niveaux constatés aux États-Unis ou en Italie.
Mais c’est chez les plus jeunes que l’inquiétude grandit. En décembre 2023, l’Anses révélait que 36 % des enfants de moins de trois ans dépassaient la dose journalière tolérable via leur alimentation. Dès leur plus jeune âge, ils sont donc exposés à des niveaux considérés comme préoccupants.
Des effets multiples sur la santé humaine
L’exposition chronique au cadmium ne concerne pas seulement un risque de cancers – ceux du poumon ou de la prostate étant identifiés comme prioritaires –, mais aussi d’autres pathologies sévères : insuffisance rénale chronique due à sa toxicité pour le rein, cancers du foie ou du pancréas, sans oublier une fragilité osseuse menant à ostéoporose et fractures spontanées. Ajoutons enfin un impact non négligeable sur le système reproducteur.
Fumeurs et travailleurs de la métallurgie figurent également parmi les catégories exposées par inhalation directe.
Mobilisation et recommandations pour limiter l’exposition
Devant ces constats alarmants – doublés d’un contexte que certains professionnels jugent « d’urgence sanitaire parfaitement documentée scientifiquement » –, les URML appellent à renforcer très vite :
- sensibilisation nationale,
- diffusion d’informations claires auprès du public,
- documentation accessible dans tous les cabinets médicaux.
De leur côté, ils réclament un strict alignement sur les recommandations actualisées par l’ANSES, notamment via une surveillance renforcée des teneurs en cadmium dans les sols agricoles. Par ailleurs, il est conseillé aux citoyens de varier leur alimentation et d’opter pour le bio chaque fois que possible afin de réduire leur exposition.
Au final, la lutte contre le cadmium cristallise autant une question sanitaire qu’un enjeu d’équité sociale autour de la qualité alimentaire accessible à tous.
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