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La réforme des retraites de nouveau débattue à l’Assemblée : une abrogation est-elle possible ?

La réforme des retraites de nouveau débattue à l’Assemblée : une abrogation est-elle possible ?
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Le projet de réforme des retraites, adopté l’an dernier au terme de débats houleux, revient devant les députés. La question de son abrogation est désormais posée, soulevant de nouvelles incertitudes et ravivant les tensions politiques à l’Assemblée nationale.

Tl;dr

  • Nouvelle offensive parlementaire contre la réforme des retraites.
  • Une résolution sans pouvoir d’abrogation est débattue.
  • La méthode du gouvernement reste très contestée.

Un retour inattendu dans l’hémicycle

Adoptée à la hâte au printemps 2023 grâce à un recours controversé au 49.3, la réforme des retraites, qui relève l’âge légal de départ de 62 à 64 ans, revient sur le devant de la scène politique.

Ce jeudi 5 juin 2025, les députés se retrouvent de nouveau confrontés à cette réforme phare, alors qu’une nouvelle offensive parlementaire, portée par le groupe Gauche démocrate et républicaine (GDR), s’apprête à secouer les bancs de l’Assemblée.

Résolution ou proposition de loi ?

Cette fois-ci, il ne s’agit pas d’un projet de loi classique. En effet, les élus du groupe GDR, soutenus dans leur démarche par certains membres de La France insoumise, ont choisi de déposer une résolution. Un choix qui peut surprendre : contrairement à une proposition de loi (PPL), une résolution n’a aucun pouvoir contraignant et ne peut abroger un texte en vigueur.

Pourtant, le passé pèse lourd : une précédente tentative menée par LFI pour supprimer directement la réforme avait échoué sous le poids d’une avalanche d’amendements, évoquée comme une « obstruction massive » par ses détracteurs.

Sous le feu des critiques : fond et méthode pointés du doigt

Derrière ce nouvel acte parlementaire se profilent des critiques récurrentes sur le fond comme sur la forme. Le groupe GDR stigmatise une réforme adoptée avec « une brutalité inouïe », dénonçant un texte jugé « pas justifié ». Pour eux, tout aurait dû passer par « une conférence de financement » permettant un débat plus apaisé sur l’avenir du système français.

Par ailleurs, le véhicule législatif choisi — un projet rectificatif du financement de la Sécurité sociale — a été perçu comme verrouillant le débat et autorisant sans obstacle le recours au fameux article 49.3. Ce contexte nourrit une contestation persistante chez certains députés qui estiment que l’Assemblée nationale n’a jamais pu trancher sereinement sur ce dossier explosif.

Avenir politique inchangé mais position affichée

Même si cette résolution ne bouleverse pas l’avenir institutionnel de la réforme des retraites, elle permet aux opposants de réaffirmer haut et fort leur désaccord. À travers ce geste symbolique, ils souhaitent rappeler que les débats autour du report de l’âge légal restent ouverts dans la société française. Liste non exhaustive des enjeux mis en avant :

  • Légitimité démocratique
  • Méthode d’adoption parlementaire
  • Pérennité financière du système de retraite

Au final, si rien ne change juridiquement pour l’heure, le débat lui, semble loin d’être clos sur les bancs de l’Assemblée.

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