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JO-2024: match de football Mali-Israël sous surveillance

JO-2024: match de football Mali-Israël sous surveillance
Publié le 24 juil. 2024 à 21:02, mis à jour le 24 juil. 2024 à 21:03

Paris (AFP) - Un millier de policiers et gendarmes sont mobilisés mercredi soir à Paris pour le match de football masculin des JO-2024 opposant le Mali à Israël, sur fond d'appels à la "mobilisation" contre la présence de la délégation israélienne en France à cause de la guerre à Gaza.

Cette rencontre olympique au Parc des Princes a été classée comme "particulièrement sensible", a indiqué le ministre français de l'Intérieur lors d'un point presse à proximité du stade, à une heure et demie du coup d'envoi (21h00).

Mais "il n'y a pas de problème de sécurité à notre connaissance", a poursuivi Gérald Darmanin, rappelant que 1.000 policiers et gendarmes étaient mobilisés autour du stade.

Le match, en présence du président israélien Isaac Herzog, est considéré par le ministre comme "important pour le dispositif de sécurité" des Jeux en général et celui des 88 athlètes de la délégation israélienne en particulier.

Comme ceux des équipes américaine ou iranienne, les athlètes israéliens sont protégés au plus près.

Des agents de la sécurité intérieure israélienne (Shin Bet) les encadrent en permanence, selon le journal britannique The Telegraph citant un ex-responsable de ce service.S'y ajoutent des membres des unités d'élite de la police et de la gendarmerie françaises.

"On ne prend pas (la menace) à la légère, nous sommes en alerte maximale et tous les athlètes ont été informés de la situation", a commenté le porte-parole du gouvernement israélien, David Mencer.

"Notre devoir de protéger nos athlètes (...) en coopération avec les autorités françaises, est de la plus haute importance", a-t-il ajouté."L'équipe israélienne sera protégée par la République" française, a redit pour sa part Gérald Darmanin.

- "Ca semble être calme" -

Mercredi soir, les autorités françaises n'excluent pas que "des gens s'invectivent en tribune" ou "que des personnes sifflent ou sortent des drapeaux, par exemple pendant l'hymne", a énuméré une source policière auprès de l'AFP.

Selon elle, il existe un risque plus élevé de tensions dans les tribunes car les quelque 48.000 spectateurs attendus au Parc des Princes "ne sont pas placés comme lors des matchs classiques, où visiteurs et locaux sont séparés et peuvent s'invectiver de loin".

A une heure du coup d'envoi, juste après avoir passé le contrôle policier, un supporter d'Israël explique en sortant du fond de son sac un maillot bleu ciel qu'il tend à son fils: "On a entendu qu'il pourrait y avoir des manifestations, des réactions hostiles, alors malheureusement on a caché le maillot jusqu'ici".

"Mais ça semble être calme", constate-t-il auprès de l'AFP, sans donner son nom.

Des supporteurs du Mali sont arrivés en affichant haut les couleurs de leur équipe, drapeau sur les épaules, a constaté une journaliste de l'AFP.

Et des fans des deux sélections ont posé ensemble pour la photo, selon un autre reporter.

Les récentes prises de positions politiques en France, dont des appels à bannir Israël des Jeux, se sont ajoutées aux critiques sur les réseaux sociaux qui visent des athlètes israéliens affichant leur soutien aux opérations militaires de l'Etat hébreu à Gaza. 

Samedi, le député de La France Insoumise (LFI) Thomas Portes a, comme d'autres élus de ce parti de la gauche radicale, dénoncé le "deux poids deux mesures" entre les athlètes israéliens et russes, exclus des JO pour cause d'invasion russe en Ukraine."Les sportifs israéliens ne sont pas les bienvenus aux Jeux olympiques à Paris", a-t-il ajouté, appelant à des "mobilisations".

- Le souvenir de 1972 -

Dans ce contexte, Emmanuel Macron a déclaré mardi que "les athlètes israéliens sont les bienvenus" aux JO et "doivent pouvoir concourir sous leurs couleurs".

La question de la sécurité est omniprésente pour les sportifs israéliens et fait l'objet d'une préparation mentale spécifique.

"Nous nous souvenons toujours de ce qui peut se passer", soulignait en janvier Yael Arad, la présidente du comité olympique israélien, interrogée par l'AFP sur la prise d'otages d'athlètes israéliens par un commando palestinien aux Jeux de Munich en 1972.

Onze d'entre eux avaient alors été tués, et cette attaque sanglante avait marqué un tournant en matière de sécurité lors des rendez-vous olympiques.

Cette problématique est plus aiguë encore cette année du fait de la guerre à Gaza, déclenchée le 7 octobre par une attaque des commandos du Hamas dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.197 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur des données officielles israéliennes. 

En riposte, Israël a lancé une offensive sur la bande de Gaza qui a fait 39.145 morts, en majorité des civils, selon le dernier décompte du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.

al-tg-tll-aco/bfa/sp

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