Emmanuel Macron réfléchit à recourir aux référendums : décryptage du mécanisme et de ses enjeux

Emmanuel Macron envisage de recourir à plusieurs référendums afin de consulter directement les Français sur certains sujets. Ce mécanisme démocratique permet aux citoyens de se prononcer par un vote, selon des règles et modalités précises prévues par la Constitution.
Tl;dr
- Macron envisage des référendums sur plusieurs réformes majeures.
- Le dernier référendum national remonte à 2005.
- 83 % des Français souhaitent être consultés directement.
Un outil démocratique au cœur de l’actualité
Alors que la question du référendum semblait reléguée depuis des années au second plan, voilà qu’elle refait surface. Ce mardi 13 mai, lors d’une émission spéciale sur TF1, le président de la République a annoncé son intention de consulter directement les citoyens, non seulement sur la fin de vie, mais aussi sur plusieurs « grandes réformes » à venir.
Depuis son arrivée à l’Élysée en 2017, le chef de l’État avait déjà évoqué cette perspective à maintes reprises, sans jamais franchir ce cap. Une déclaration qui relance le débat autour de la démocratie directe et du rôle que peut y jouer un tel scrutin.
Le référendum, pilier de la démocratie directe
Pour beaucoup, le référendum s’impose comme un moyen concret d’agir sur la politique nationale. En pratique, il s’agit pour les électeurs de répondre « oui » ou « non » à une question précise soumise par le gouvernement ou le Parlement. La démocratie française distingue trois formes principales : représentative, participative et directe. Le référendum s’inscrit donc dans cette dernière catégorie, offrant aux citoyens la possibilité d’influer eux-mêmes sur les orientations politiques majeures.
Voici les quatre cas prévus par la Constitution de 1958 pour recourir à ce dispositif :
- Adoption d’un projet ou proposition de loi portant sur l’organisation des pouvoirs publics ;
- Autorisation de ratification d’un traité ;
- Révision constitutionnelle ;
- Niveau local pour des actes relevant d’une collectivité territoriale.
Dérives potentielles et portée symbolique
Toutefois, l’histoire hexagonale montre qu’il existe une frontière parfois ténue entre référendum national et plébiscite. Certains scrutins ont pu être utilisés pour asseoir la légitimité présidentielle plus que pour trancher un véritable débat public. Ce fut notamment le cas en 1969 : les Français refusent alors la réforme du Sénat proposée par le général de Gaulle, qui décide aussitôt de quitter ses fonctions.
L’attente d’une nouvelle consultation populaire
Force est de constater que ces consultations se sont faites rares sous la Ve République. Depuis 1958, seulement neuf référendums nationaux ont été organisés. Le dernier date maintenant d’il y a vingt ans : en 2005, sous la présidence de Jacques Chirac, le projet européen fut rejeté par les urnes – un revers marquant dans l’histoire politique récente.
Pourtant, l’envie demeure forte parmi les citoyens : selon une enquête réalisée par Elabe pour BFMTV, publiée ce 11 mai 2025, pas moins de83 % des Français souhaitent être consultés. Les thématiques jugées prioritaires ? L’économie, les retraites, mais aussi l’immigration. Reste à savoir si cette attente débouchera prochainement sur un passage aux urnes…
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