Désaccords houleux et séance écourtée : comment la niche parlementaire de l’UDR a dérapé

Tensions vives, échanges houleux et arrêt soudain des débats ont marqué la journée dédiée à l’UDR à l’Assemblée nationale, empêchant l’examen complet de leurs propositions et laissant le groupe parlementaire désemparé face à ce revers.
Tl;dr
- UDR échoue à faire voter ses textes.
- Tensions vives entre Éric Ciotti et le gouvernement.
- Projet d’interdiction du mariage pour sans-papiers bloqué.
Débat avorté pour l’UDR à l’Assemblée
Difficile soirée parlementaire ce jeudi 26 juin 2025 pour le groupe UDR (Union des droites pour la République), allié au RN, dont la « niche » législative a finalement tourné court. Aucun texte n’a franchi la rampe du vote, une situation rare qui en dit long sur la tension politique du moment.
Une proposition très controversée
Au cœur de la tempête : une proposition de loi portée par la droite et les centristes au Sénat, visant à interdire le mariage aux étrangers en situation irrégulière. Ce texte cristallisait les divisions, certains cadres de l’UDR reconnaissant même en coulisse vouloir tester et « piéger » le bloc central, où les positions divergent largement. Le président Emmanuel Macron avait pourtant souhaité que ce débat ait lieu à l’Assemblée.
La discussion générale, très animée, a mis en évidence ces fractures : si les groupes LR et Horizons se montraient favorables, MoDem et Renaissance, eux, pointaient un risque d’inconstitutionnalité majeur. L’article phare du texte entrait frontalement en contradiction avec une jurisprudence constitutionnelle datant de 2003.
Passe d’armes et interruption brutale
Très vite, le ton est monté entre le président du groupe UDR, Éric Ciotti, et le ministre de la Justice Gérald Darmanin. Accusant ce dernier de laisser la gauche obstruer délibérément les débats, Éric Ciotti, visiblement excédé, a interpellé la porte-parole du gouvernement :
- Sophie Primas, restée impassible face aux attaques.
Déplorant ce qu’il qualifiait de « sabotage parlementaire », le groupe a dénoncé l’absence notable des députés LR.
Vers 23h, retour au banc ministériel pour Darmanin. Cette fois-ci, il a refusé d’activer l’article 44 alinéa 2 de la Constitution — un outil permettant au gouvernement d’accélérer les débats — invoquant un manque de temps avant minuit, échéance réglementaire des niches parlementaires.
L’échec consommé dans un climat houleux
S’estimant floué, Éric Ciotti, furieux, lâche à l’adresse du ministre : « Vous ne serez jamais président de la République ». Un instant plus tard, il quitte l’hémicycle accompagné de ses troupes ; la séance s’arrête brutalement peu avant minuit. Une séquence révélatrice des crispations actuelles autour des questions migratoires… et des fragilités croissantes au sein du bloc central.