Des verres innovants pour ralentir la myopie bientôt pris en charge par la Sécurité sociale

De nouveaux verres correcteurs capables de ralentir la progression de la myopie chez les enfants seront bientôt pris en charge par l’Assurance maladie. Cette avancée devrait faciliter l’accès à cette solution innovante pour de nombreuses familles concernées.

Une avancée pour les enfants myopes

Depuis le 17 juin 2025, la Sécurité sociale amorce un tournant inédit : elle prend désormais en charge une partie du coût des verres dits « freineurs » de myopie pour les plus jeunes. L’arrêté, publié au Journal officiel, marque un changement attendu par nombre d’ophtalmologues et de familles.

Désormais, les enfants âgés de plus de cinq ans et de moins de seize ans atteints de myopie forte ou très évolutive peuvent bénéficier de ce remboursement. Ce geste institutionnel cible spécifiquement les cas où la correction dépasse -6 dioptries ou progresse d’au moins -0,5 dioptrie par an.

Miyosmart : une innovation sous surveillance

Le produit phare concerné par cette décision est le verre Miyosmart, développé par le groupe japonais Hoya. Plus qu’un simple correcteur, il ambitionne de ralentir la progression de la myopie chez l’enfant. Présent sur le marché depuis quelques années, ce type de verre suscite l’intérêt croissant des professionnels du secteur. Pourtant, jusqu’à aujourd’hui, il n’était remboursé que sur la base faible commune à l’ensemble des verres correcteurs classiques.

La Haute Autorité de santé (HAS), dès 2022, avait posé la première pierre en reconnaissant l’apport innovant du Miyosmart. Cependant, elle a relativisé son enthousiasme en jugeant ce bénéfice « mineur », soulignant le manque d’études à grande échelle et le faible recul disponible.

Un remboursement encore timide

La mesure reste modeste : sur un prix public fixé à 147,60 euros par verre, seuls 44,28 euros seront remboursés par l’Assurance maladie. Le reste du montant sera principalement pris en charge par les complémentaires santé – selon les précisions apportées par le groupe Hoya à l’AFP. À ce jour, d’autres acteurs majeurs comme EssilorLuxottica proposent aussi des verres freinant la myopie ; néanmoins seul le Miyosmart bénéficie actuellement d’un avis favorable.

Pour mieux comprendre l’enjeu, rappelons que :

• La myopie touche aujourd’hui une proportion croissante d’enfants.
• D’après certaines projections internationales, une personne sur deux dans le monde pourrait être concernée d’ici à 2050.

L’avenir du traitement visuel chez l’enfant ?

Ce début de remboursement esquisse-t-il une nouvelle norme ? Rien n’est moins sûr tant que les résultats scientifiques manquent encore de recul significatif.

Mais pour beaucoup de familles et spécialistes français, cette décision officialise au moins une reconnaissance institutionnelle du problème et place la France dans la dynamique mondiale face à un enjeu sanitaire majeur.