Craquer ses articulations et son cou : quels risques pour votre santé ?

De nombreux gestes du quotidien, comme se faire craquer le cou ou les doigts, suscitent des interrogations sur leurs conséquences. Faut-il s’inquiéter pour sa santé articulaire ou ces manipulations sont-elles inoffensives ? Éléments de réponse.
Tl;dr
- Craquer ses articulations n’abîme pas les os.
- Le bruit provient de bulles dans le liquide synovial.
- Geste fréquent : un possible signe de stress.
Un geste banal, bien souvent mal compris
Qui ne s’est jamais entendu dire que craquer ses doigts favoriserait l’arthrose ? Pourtant, selon le kinésithérapeute Branden Daubel, rattaché à l’Institut musculo-squelettique de l’Université du Texas à Austin, cette croyance populaire ne repose sur rien de scientifique.
Il insiste d’ailleurs : « Le fait de craquer soi-même ses articulations est sans danger. Vous ne déplacerez jamais les os, les tendons ou toute autre structure. » Qu’il s’agisse des doigts, du poignet ou même du cou, aucune articulation n’est réellement menacée.
D’où vient ce fameux « craquement » ?
La source de ce bruit si caractéristique suscite la curiosité depuis longtemps. Le phénomène s’explique par le rôle du liquide synovial, présent dans chaque articulation pour lubrifier et limiter les frottements entre les os.
Lorsqu’on provoque ce craquement volontairement, un changement soudain de pression se produit. Cela entraîne alors l’éclatement de minuscules bulles formées au sein de ce fluide visqueux – rien à voir avec un déplacement d’os ou une quelconque déformation structurelle.
Soulagement ou simple réflexe ?
Si certains décrivent une sensation agréable après avoir fait craquer leurs articulations, la science offre une explication précise. Selon Branden Daubel, cette satisfaction résulte d’une activation des récepteurs sensoriels localisés dans l’articulation concernée. Ces derniers transmettent des signaux au cerveau, qui libère alors une petite dose de dopamine. Autrement dit, notre organisme se réjouit simplement d’obtenir une information nouvelle sur la position du membre en question.
Voici quelques points à retenir pour mieux appréhender ce geste quotidien :
- Aucune preuve scientifique ne relie ces bruits à des lésions articulaires.
- L’unique bénéfice tangible reste ce bref sentiment de soulagement.
L’autre face du craquement : le stress en embuscade ?
Néanmoins, tout n’est pas totalement anodin. Si la manie devient fréquente et vise à soulager constamment raideurs ou tensions persistantes, il se pourrait qu’elle traduise un état de stress sous-jacent. Le spécialiste invite alors à privilégier des solutions alternatives telles que la respiration profonde ou la méditation, plutôt que de systématiquement compter sur ce réflexe articulaire.
Finalement, faire craquer ses articulations n’a rien d’alarmant… sauf si cela cache un mal-être plus profond qu’un simple besoin mécanique.
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