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Coup de chaleur au travail : des conséquences insoupçonnées sur la santé physique et mentale

Coup de chaleur au travail : des conséquences insoupçonnées sur la santé physique et mentale
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Souvent sous-estimé, le coup de chaleur peut sérieusement compromettre la santé physique et mentale des salariés. Ses conséquences, parfois durables, affectent la productivité et le bien-être au travail, soulignant l’importance d’une vigilance accrue en entreprise.

Tl;dr

  • La chaleur extrême laisse des séquelles physiques et mentales.
  • Les impacts sur le travail sont souvent sous-estimés.
  • Employeurs : prévention et soutien essentiels après un coup de chaleur.

Un danger sous-estimé : le coup de chaleur au-delà de l’urgence

Alors que l’Inde subit des températures record, le spectre du coup de chaleur continue de s’étendre bien au-delà du simple épisode aigu. Si l’on pense souvent à une urgence médicale, nécessitant hydratation rapide et refroidissement immédiat, la réalité est bien plus complexe. Une fois la fièvre tombée ou le pouls stabilisé, les conséquences — physiques comme psychiques — persistent. Elles viennent insidieusement altérer la capacité à travailler, à se concentrer, voire à vivre normalement.

Séquelles persistantes sur le corps… et l’esprit

Le coup de chaleur, qui survient dès que la température corporelle dépasse 40°C , perturbe profondément l’équilibre interne : destruction musculaire, atteinte hépatique ou rénale, troubles cardiovasculaires et parfois lésions neurologiques lourdes. Les mois qui suivent peuvent être rythmés par une fatigue chronique, des épisodes de déshydratation et des douleurs musculaires récurrentes.

Impossible alors pour certains travailleurs manuels de retrouver pleinement leurs forces entre deux postes ; les opérateurs de machines peinent à récupérer leur coordination ou leur endurance habituelle. Même en intérieur, sans ventilation ni climatisation adaptée, nul n’est vraiment à l’abri.

Sur le plan mental, il existe un angle mort tout aussi préoccupant. Sous l’effet d’une chaleur extrême, le cerveau souffre : mémorisation défaillante, ralentissement cognitif, troubles de la concentration pouvant s’apparenter à un traumatisme crânien léger. La confusion ou la lassitude sont souvent minimisées — assimilées à du stress ordinaire — alors qu’elles traduisent une véritable souffrance invisible. Avec le temps, ce mal-être peut virer à l’anxiété chronique ou même à la dépression.

Conséquences pour les entreprises : un défi social et humain

Pour les employeurs, le tableau est préoccupant. Diminution de la vigilance, hausse des erreurs et des accidents : c’est toute la chaîne productive qui ralentit. L’absentéisme grimpe tandis que la dignité au travail vacille dès lors que la détresse thermique est ignorée.

Face à cette réalité, il devient crucial d’adopter une réponse globale. Parmi les mesures phares :

  • Bilan médical complet après récupération, incluant un volet psychologique avant reprise du travail.
  • Soutien psychologique : accès facilité au suivi psychiatrique ou aux ateliers de gestion du stress.
  • Amélioration des espaces : zones d’ombre, fontaines et salles de repos doivent devenir la norme.
  • Transparence sur les incidents liés à la chaleur, afin d’adapter durablement les politiques internes.

Bâtir une culture de prévention face aux défis climatiques

À mesure que notre climat se réchauffe, considérer le coup de chaleur comme une simple parenthèse médicale ne suffit plus. Cette épreuve laisse parfois une empreinte indélébile sur ceux qui en sont victimes ; il appartient désormais aux organisations d’en faire un enjeu central de santé publique au travail.

Finalement, dans ce monde où chaque degré compte davantage chaque année, seul un engagement collectif permettra d’allier performance économique et respect fondamental de la personne humaine.

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