Conférence de presse à 19H00 du parquet de Nîmes sur le meurtre d'Aboubakar Cissé

La Grand-Combe (France) (AFP) - La procureure de la République de Nîmes va tenir une conférence de presse ce vendredi à 19H00 sur le meurtre d'Aboubakar Cissé, le jeune Malien de 22 ans tué dans la mosquée de La Grand-Combe (Gard) le 25 avril, a annoncé le parquet de Nîmes.
Confiée à un juge d'instruction du pôle criminel de Nîmes, l'enquête sur l'affaire a été ouverte lundi pour "meurtre aggravé par préméditation et à raison de la race ou de la religion".
Dimanche, Mourad Battikh, un des avocats de la famille de la victime, avait dénoncé l'attentisme du Parquet national antiterroriste (Pnat) face à ce dossier, pour lequel il était toujours "en évaluation vendredi, en lien étroit avec le parquet de Nîmes", selon une source proche du dossier.
"Les actes semblent davantage correspondre à un périple meurtrier, dont le premier passage à l'acte, non revendiqué, n'apparaît s'inscrire dans aucune idéologie mais relève plutôt de la fascination morbide", a-t-elle développé.
Selon Me Battikh dimanche, en revanche, il ne fait "aucun doute" que le meurtre est "une attaque de nature terroriste" et "la communauté musulmane doit bénéficier du même traitement que tout autre citoyen".
Les avocats de la famille Cissé ont annoncé à plusieurs médias leur intention de déposer une plainte avec constitution de partie civile ce vendredi pour que l'enquête soit requalifiée en assassinat terroriste.
En fuite pendant près de trois jours, le meurtrier d'Aboubakar Cissé, lardé de dizaines de coups de couteau le 25 avril vers 09H30, dans la salle de prière de la mosquée Khadidja, à La Grand-Combe, petite commune gardoise de moins de 5.000 habitants au nord d'Alès, s'est rendu le 27 avril au soir en Italie, au commissariat de Pistoia, près de Florence, accompagné d'une tante et d'un avocat.
- Prière mortuaire -
Olivier Hadzovic, un jeune Français de 21 ans également domicilié sur la commune de La Grand-Combe, "a consenti à être remis à la France car il veut rentrer chez lui", a précisé mercredi son avocat italien, Me Giovanni Salvietti."Et donc la procédure d'extradition accélérée a été mise en place, ce qui permettra à Olivier de pouvoir rentrer en France autour de la mi-mai", a-t-il ajouté.
Dans ses premières déclarations aux enquêteurs italiens, le jeune homme a reconnu le meurtre d'Aboubakar Cissé mais nié avoir agi par haine de l'islam, indiquant, selon son avocat, "avoir tué la première personne qu'il a trouvée" sur son chemin.
Dans une vidéo qu'il a filmée juste après le meurtre, le meurtrier est pourtant entendu insulter clairement la religion de sa victime agonisante: "Je l'ai fait (...), ton Allah de merde", répète-t-il à deux reprises.
Vendredi après-midi, une prière mortuaire devait débuter vers 14H00 à la mosquée de La Grand-Combe, le corps de la victime ayant été rendu à ses proches.
Selon une membre du Haut Conseil des Maliens de France rencontrée par l'AFP à La Grand-Combe, Aboubakar Cissé sera inhumé dans son pays, au Mali, dans la localité de Yaguiné, au coeur de la région de Kayes, à une date non encore précisée.
De source proche, confirmant une information initiale de BFMTV, des membres de la famille d'Aboubakar Cissé seront reçus lundi place Beauvau à Paris par le ministre de l'Intérieur, en même temps que des représentants du Haut conseil des Maliens de France.
Bruno Retailleau a été très critiqué, à gauche et par la famille de la victime, pour ne jamais s'être encore déplacé à La grand-Combe et ne pas avoir encore reçu les proches de la victime.