Chaleur accrue liée au climat : nos conseils pour retrouver un sommeil de qualité

Avec la montée des températures liée au changement climatique, de plus en plus de personnes rencontrent des difficultés à trouver le sommeil. Cette situation interpelle sur les solutions possibles pour préserver la qualité du repos nocturne malgré la chaleur persistante.
Tl;dr
- Le réchauffement climatique réduit la durée du sommeil.
- Des adaptations sont possibles malgré la chaleur nocturne.
- La dette de sommeil menace la santé globale.
Sommeil et chaleur : un équilibre de plus en plus menacé
Depuis quelques années, la hausse des températures liée au réchauffement climatique s’impose comme un véritable défi pour le sommeil. Des recherches récentes, notamment une étude menée par Kelton Minor à l’université de Copenhague, montrent qu’entre le début du XXIe siècle et aujourd’hui, l’humanité aurait perdu en moyenne 44 heures de sommeil par an à cause des nuits trop chaudes. Selon les projections de ces chercheurs, ce chiffre pourrait grimper jusqu’à 58 heures d’ici la fin du siècle, si la tendance actuelle se poursuit.
L’adaptation du corps à l’épreuve des fortes chaleurs
Contrairement aux idées reçues, il n’est pas strictement nécessaire de dormir dans une chambre glaciale. Le Dr Fabien Sauvet, chercheur à l’université Paris Cité, rappelle que « la fausse croyance que la chambre doit être à 18-20 degrés » persiste alors qu’un sommeil réparateur reste possible entre 24 et 28°C, à condition d’adapter ses habitudes vestimentaires et d’assurer une bonne aération. Cependant, il prévient également qu’« un usage systématique de la climatisation freine l’acclimatation naturelle de l’organisme ».
Selon la neuroscientifique Armelle Rancillac, il devient vraiment difficile de trouver le repos au-delà de cette fourchette thermique : « jusqu’à 28 degrés environ, on peut arriver à bien dormir, au-delà cela devient beaucoup plus compliqué. »
Dormir moins : un risque sanitaire sous-estimé ?
La privation chronique de sommeil n’est pas sans conséquence. On observe :
- Baisse des capacités cognitives, avec somnolence et risques accrus d’accidents.
- Agrandissement de la dette de sommeil, susceptible d’altérer durablement la santé mentale et physique.
- Diminution de la résistance au stress, favorisant rechutes ou ancrage de pathologies existantes.
Même ceux qui ne sont pas considérés comme vulnérables ne sont pas épargnés par ces effets délétères.
Pistes pour mieux dormir malgré les nuits tropicales
Face à ces nouvelles contraintes, quelques gestes simples permettent d’améliorer sa qualité de repos. Prendre une douche fraîche – mais non glacée – avant le coucher aide l’organisme à abaisser sa température interne. Il est aussi conseillé de limiter café et alcool le soir : ce dernier facilite certes l’endormissement mais élève légèrement le thermostat corporel. Après un effort physique, privilégier l’exposition à une température extérieure ou un bain froid plutôt que le jacuzzi.
Par ailleurs, les bienfaits d’une sieste courte (30 à 40 minutes avant 14h) sont désormais documentés pour compenser partiellement le déficit nocturne sans nuire au rythme circadien. Et pourquoi ne pas tester le hamac ? Contrairement au matelas en mousse, il accumule peu la chaleur corporelle. Une piste déjà explorée dans certains hôpitaux français grâce aux caissons de sommeil pour le personnel soignant.
Au fil des canicules qui s’annoncent, préserver son sommeil exigera donc adaptation… et créativité.
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