Bronchiolite : le Beyfortus réduit jusqu’à 83 % les hospitalisations des nourrissons

Le traitement préventif Beyfortus montre une forte efficacité contre la bronchiolite chez les nourrissons, avec une réduction notable des hospitalisations liée à cette infection respiratoire, atteignant jusqu’à 83 % selon les dernières données disponibles.
Tl;dr
- Le Beyfortus protège efficacement les bébés contre la bronchiolite.
- L’analyse confirme une forte réduction des hospitalisations.
- Des limites méthodologiques subsistent selon les chercheurs.
Une avancée majeure contre la bronchiolite infantile
Les résultats d’une large méta-analyse, publiée ce vendredi dans la revue The Lancet Child & Adolescent Health, soulignent l’efficacité du Beyfortus pour immuniser les nourrissons contre le virus respiratoire syncytial (VRS), principale cause de la bronchiolite.
Déjà, des études menées à l’échelle nationale avaient suggéré que ce traitement réduisait nettement les hospitalisations chez les plus petits. Désormais, ce travail d’envergure livre une vue d’ensemble solide et nuancée sur l’état actuel des connaissances scientifiques.
Un anticorps monoclonal préventif, pas un vaccin
Le Beyfortus, dont la molécule active est le nirsevimab, s’inscrit parmi une nouvelle génération de traitements destinés à protéger les nourrissons lors de leurs premiers mois – période pendant laquelle la bronchiolite peut provoquer de sérieuses complications respiratoires. Contrairement à un vaccin classique, le nirsevimab est un anticorps monoclonal administré par injection : il empêche activement le virus d’infecter l’organisme sans stimuler directement le système immunitaire.
Développé par Sanofi en collaboration avec AstraZeneca, il a obtenu l’approbation des principales agences sanitaires dès 2023 avant d’être introduit progressivement dans plusieurs pays à revenu élevé.
Efficacité démontrée mais inégale selon les contextes
L’étude a synthétisé les données issues de vingt-sept recherches réalisées durant la saison 2023-2024 du VRS en France, en Italie, au Luxembourg, en Espagne et aux États-Unis. Les chiffres sont frappants : chez les enfants âgés de moins de douze mois, le traitement a permis de réduire en moyenne :
- 83 % des hospitalisations liées au VRS,
- 81 % des admissions en soins intensifs,
- 75 % des infections sévères des voies respiratoires inférieures.
Cependant, ces résultats présentent quelques disparités nationales. Les États-Unis affichent ainsi une diminution record (93 %), tandis qu’en France cette baisse atteint 76 %. Selon les chercheurs, cela pourrait s’expliquer par une priorisation différente : là-bas, les nourrissons à haut risque ont été davantage ciblés lors d’un accès limité au produit.
Mise en garde sur les limites méthodologiques
Si ces données confortent l’intérêt du Beyfortus, elles doivent être interprétées avec prudence. Les auteurs rappellent que toutes les études incluses étaient observationnelles – une méthode exposée à plusieurs biais possibles, tels que l’état de santé initial des enfants, leur environnement socio-économique ou encore l’accès inégal aux soins entre régions et pays.
Des investigations complémentaires restent donc nécessaires pour affiner ces conclusions et mieux cerner l’impact réel du traitement sur différentes populations pédiatriques.