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Avant un point du parquet sur l'assassinat d'Aboubakar Cissé, prière à la mosquée de La Grand-Combe

Avant un point du parquet sur l'assassinat d'Aboubakar Cissé, prière à la mosquée de La Grand-Combe
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La Grand-Combe (France) (AFP) - Avant une conférence de presse de la procureure de la République de Nîmes vendredi à 19H00, des centaines de fidèles de La Grand-Combe (Gard) se sont recueillis autour du corps d'Aboubakar Cissé, le jeune Malien de 22 ans assassiné dans la mosquée le 25 avril.

Quelque 700 personnes, selon une correspondante de l'AFP, se sont réunies dans la mosquée bondée et sur la pelouse en face pour une prière mortuaire.

"C'est un acte de haine absolument incroyable, dans un endroit très paisible", a dénoncé auprès de l'AFP Dominique Sopo, représentant de SOS racisme, qui s'était déplacé dans le Gard.

Le cercueil recouvert d'un tissu vert est ensuite parti dans un corbillard avant que son corps ne soit transféré, à une date non encore précisée, au Mali, dans la localité de Yaguiné, au coeur de la région de Kayes, selon une membre du Haut Conseil des Maliens de France rencontrée par l'AFP à La Grand-Combe. 

Confiée à un juge d'instruction du pôle criminel de Nîmes, l'enquête sur l'affaire a été ouverte lundi pour "meurtre aggravé par préméditation et à raison de la race ou de la religion".

Dimanche, Mourad Battikh, un des avocats de la famille de la victime, avait dénoncé l'attentisme du Parquet national antiterroriste face à ce dossier, pour lequel le Pnat était toujours "en évaluation vendredi, en lien étroit avec le parquet de Nîmes", selon une source proche du dossier.

"Les actes semblent davantage correspondre à un périple meurtrier, dont le premier passage à l'acte, non revendiqué, n'apparaît s'inscrire dans aucune idéologie mais relève plutôt de la fascination morbide", a développé cette source.

Selon Me Battikh dimanche, en revanche, il ne fait "aucun doute" que le meurtre est "une attaque de nature terroriste" et "la communauté musulmane doit bénéficier du même traitement que tout autre citoyen".

Les avocats de la famille Cissé ont annoncé à plusieurs médias leur intention de déposer une plainte avec constitution de partie civile ce vendredi pour que l'enquête soit requalifiée en assassinat terroriste.

En fuite pendant près de trois jours, le meurtrier d'Aboubakar Cissé, lardé de dizaines de coups de couteau le 25 avril vers 09H30, dans la salle de prière de la mosquée Khadidja à La Grand-Combe, petite commune gardoise de moins de 5.000 habitants au nord d'Alès, s'est rendu dimanche soir en Italie, au commissariat de Pistoia, près de Florence, accompagné d'une tante et d'un avocat.

- "Mon fils, il est fou" -

Olivier Hadzovic, jeune Français de 21 ans également domicilié sur la commune de La Grand-Combe, "a consenti à être remis à la France car il veut rentrer chez lui", avait précisé mercredi son avocat italien, Me Giovanni Salvietti: "Et donc la procédure d'extradition accélérée a été mise en place, ce qui permettra à Olivier de pouvoir rentrer en France autour de la mi-mai".

"Mon fils, il est fou.C'est 100% pas normal ce qu'il a fait.Je m'excuse pour la famille ...Je suis désolé.Il est en train d'assumer", a déclaré vendredi un homme se présentant comme le père du suspect, à BFMTV.

Dans ses premières déclarations aux enquêteurs italiens, le jeune homme a reconnu le meurtre d'Aboubakar Cissé mais nié avoir agi par haine de l'islam, indiquant, selon son avocat, "avoir tué la première personne qu'il a trouvée" sur son chemin.

Dans une vidéo qu'il avait filmée juste après le meurtre, le meurtrier est pourtant entendu insulter clairement la religion de sa victime agonisante: "Je l'ai fait (...), ton Allah de merde", répète-t-il à deux reprises.

De source proche, confirmant une information de BFMTV, des membres de la famille d'Aboubakar Cissé seront reçus lundi place Beauvau à Paris par le ministre de l'Intérieur, en même temps que des représentants du Haut conseil des Maliens de France.

Bruno Retailleau a été très critiqué, à gauche et par la famille de la victime, pour ne jamais s'être déplacé à La Grand-Combe et ne pas avoir encore reçu les proches de la victime.

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