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Au troisième jour, la traque du meurtrier de la mosquée du Gard se poursuit

Au troisième jour, la traque du meurtrier de la mosquée du Gard se poursuit
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Montpellier (AFP) - Plus de 70 enquêteurs restent mobilisés lundi, pour le troisième jour consécutif, pour "localiser et interpeller" le meurtrier d'un jeune Malien vendredi matin dans une mosquée du Gard, un homme d'une vingtaine d'années resté "sous les radars" mais dont le profil inquiète fortement les autorités.

"Nous travaillons d'arrache-pied pour solutionner ce dramatique et tragique assassinat commis à l'intérieur d'une mosquée dans des conditions effroyables", a répété dimanche le procureur d'Alès, Abdelkrim Grini.

Mais si la piste d'un acte islamophobe est celle sur laquelle gendarmes et policiers "travaillent en priorité, (...) ce n'est pas la seule", a-t-il souligné à l'issue d'une réunion de travail dimanche à la sous-préfecture d'Alès avec notamment le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau.

"Certains éléments pourraient laisser penser que ce mobile n'était peut-être pas le mobile premier (...) ou le seul mobile", a insisté le procureur, se refusant à donner plus de détails sur ces autres pistes pour ne pas mettre en péril les investigations.

Mais "la piste d'un acte antimusulman n'est pas du tout négligée, bien au contraire", a assuré M. Retailleau.

Les éléments officiellement communiqués sur le meurtrier, qui a lui-même filmé son meurtre, restent eux peu nombreux: "Olivier A.", né à Lyon en 2004, est un homme de nationalité française, issu d'une famille bosnienne, sans emploi et ayant des attaches dans le Gard.

"C'est quelqu'un qui était resté sous les radars de la justice et des services de police et qui à aucun moment n'avait fait parler de lui jusqu'à ces tragiques événements", a expliqué M. Grini.

Il est "potentiellement extrêmement dangereux", selon le procureur."Après s'être glorifié de son acte, après l'avoir quasiment revendiqué, il a tenu des propos qui laisseraient penser qu'il entendait commettre encore des faits de même nature", a-t-il souligné.

- "Eviter d'autres victimes" -

Interrogé sur Bfmtv dimanche soir, M. Retailleau a précisé que dans sa vidéo filmée juste après le meurtre, face à sa victime agonisante, l'auteur des coups de couteau mortels avait même "émis le souhait de devenir un tueur en série"."Il en faut deux autres (victimes)", aurait-il dit.

"C'est une des raisons pour laquelle nous avons mis autant de moyens, avec plus de 70 enquêteurs mobilisés jour et nuit, pour essayer de le localiser et de l'interpeller et (...) pour éviter qu'il fasse d'autres victimes", a insisté M. Grini.

A La Grand-Combe, une marche blanche en souvenir de la victime, Aboubakar Cissé, un jeune Malien d'une vingtaine d'années, a rassemblé plus d'un millier de personnes dimanche après-midi, entre la mosquée Khadidja, où s'est déroulé le drame, et la mairie de cette petite commune de moins de 5.000 habitants au nord d'Alès.

Plusieurs centaines de personnes se sont également rassemblées en début de soirée à Paris, dont Jean-Luc Mélenchon, qui a accusé Bruno Retailleau de cultiver un "climat islamophobe". 

"Le racisme et la haine en raison de la religion n'auront jamais leur place en France", a assuré dimanche après-midi le président Emmanuel Macron, en adressant "le soutien de la Nation" à la famille de la victime et "à nos compatriotes de confession musulmane".

Dimanche soir, le parquet national antiterroriste restait "en évaluation" d'une éventuelle saisie, ce qui a provoqué la colère de Mourad Battikh, l'un des avocats de la famille de la victime, pour qui il ne fait "aucun doute" que ce meurtre est "une attaque de nature terroriste".

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