Affaire Grégory : la justice convoque la grand-tante, un nouvel élément clé de l’enquête

Dans le dossier complexe du meurtre du petit Grégory, survenu en 1984, l’enquête prend une nouvelle tournure : la justice souhaite désormais entendre la grand-tante de l’enfant, espérant éclaircir certains points encore obscurs de l’affaire.
Tl;dr
- Nouvel interrogatoire ordonné pour Jacqueline Jacob.
- Soupçons d’« association de malfaiteur criminelle ».
- L’affaire Grégory, non résolue depuis 1984.
Un dossier judiciaire relancé quatre décennies plus tard
Dans une affaire dont l’écho résonne encore quarante ans après les faits, la justice vient de prendre une nouvelle décision concernant la grand-tante du petit Grégory Villemin. Mercredi 18 juin, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Dijon a requis que Jacqueline Jacob soit à nouveau entendue dans le cadre de l’enquête sur le meurtre non élucidé du garçonnet, retrouvé noyé et ligoté dans une rivière des Vosges en octobre 1984.
Des soupçons persistants autour de Jacqueline Jacob
Ce n’est pas la première fois que le nom de Jacqueline Jacob apparaît dans ce dossier tentaculaire. En 2017 déjà, elle et son époux, Marcel Jacob, avaient été mis en examen pour « enlèvement et séquestration suivie de mort », avant que ces poursuites ne soient annulées pour vice de forme.
Aujourd’hui, c’est sous la qualification d’« association de malfaiteur criminelle » que sa situation judiciaire pourrait évoluer, après qu’une expertise en graphologie l’a désignée comme autrice présumée d’une lettre anonyme envoyée aux parents du petit Grégory en 1983.
Lenteur procédurale et rebondissements judiciaires
Le procureur général près la cour d’appel de Dijon, Philippe Astruc, précise toutefois que cette convocation ne devrait pas survenir avant plusieurs mois. Malgré un réexamen minutieux du dossier par la chambre de l’instruction au début de l’année, les éléments rassemblés jusque-là ont été jugés insuffisants pour entraîner une mise en examen immédiate.
Toutefois, à l’issue d’une audience tenue le 9 avril dernier, il a été demandé au président de la chambre « d’interroger Jacqueline Jacob et d’envisager sa mise en examen sous la qualification d’association de malfaiteur criminelle ».
L’affaire Grégory : complexité et mystères persistants
Pour mieux saisir l’arrière-plan dramatique de cette décision récente, rappelons les circonstances du drame : le corps du petit Grégory Villemin, âgé alors de seulement quatre ans, avait été découvert le 16 octobre 1984. La famille était alors harcelée depuis plusieurs années par des lettres anonymes signées par un mystérieux « corbeau ». Rapidement soupçonné sur la base des propos — finalement rétractés — d’une adolescente, le cousin Bernard Laroche avait été libéré avant d’être abattu par le père du garçon, convaincu à tort ou à raison de sa culpabilité.
Parmi les multiples pistes explorées dans cette affaire hors normes, certaines restent sans réponse malgré les décennies écoulées. La nouvelle audition prévue de Jacqueline Jacob, dont on ignore encore tout du calendrier exact, marque donc une étape supplémentaire dans ce feuilleton judiciaire où chaque avancée suscite plus d’interrogations que de certitudes.