A Notre-Dame-de-Paris, les cloches et la joie des fidèles après l'élection du pape

Paris (AFP) - A Paris, quelques minutes à peine après l'apparition dans le ciel de Rome d'une fumée blanche annonçant l'élection d'un pape, les cloches de Notre-Dame se sont mises à sonner à toute volée, devant une foule de visiteurs ignorant encore la nouvelle.
"Habemus papam", lance alors aux fidèles, à l'intérieur de la cathédrale parisienne, le père Henry de Villefranche, qui célèbre la messe de fin d'après-midi et vient de commencer son sermon.
Après un tonnerre d'applaudissements, le père de Villefranche change visiblement complètement le texte de son homélie, selon le témoignage d'Antoine Lefranc, venu ce jour-là à Notre Dame en pèlerinage avec sa paroisse parisienne.
"Il a improvisé, c'était très beau", a-t-il indiqué à l'AFP.
"Il a expliqué que les fidèles devaient maintenant accueillir" le nouveau pape, "faire en sorte que cela se passe bien", avec cette image d'une Église dont le pape est "la tête" et les fidèles "le corps", raconte-t-il.
Alors que beaucoup de touristes entrent encore dans la cathédrale sans savoir pourquoi les cloches sonnent toujours - le carillon festif durera environ un quart d'heure -, un jeune homme arrive devant la file d'attente à l'extérieur, et interpelle les bénévoles qui renseignent les visiteurs: "J'espère qu'il va y avoir un écran géant, il faut qu'il y en ait un!".
"C'est une grande joie d'avoir un nouveau pasteur, je ne pouvais pas rester tout seul chez moi", explique à l'AFP Louis Ginesty, 29 ans.
- "Qualités d'écoute" -
Après la messe, alors qu'une partie des fidèles sont restés en prière, la sono de la cathédrale diffuse en direct l'annonce du nom du nouveau pape puis la première prise de parole de Léon XIV depuis son balcon au Vatican.
Le père de Villefranche explique aux fidèles qu'il se sent "profondément encouragé" par le choix rapide des cardinaux. "C'est certainement un signe de la Providence", lance-t-il.
En sortant de Notre-Dame, Guillaume Dutheil, 24 ans, se félicite de ce que le nouveau pape américain ait des origines françaises et italiennes, et connaisse bien l'Amérique latine."C'est un beau symbole" d'une foi qui réunit dans le monde entier, estime-t-il.
Antoine Lefranc espère de son côté que le nouveau pape saura "poursuivre l'œuvre du pape François contre le cléricalisme, la tentation des prêtres et des évêques d'accumuler trop de pouvoirs".
"J'espère qu'il saura donner un peu d'autonomie aux diocèses", y compris sur les questions qui fâchent entre les catholiques, comme la place des femmes, les couples remariés, ou les personnes homosexuelles, explique-t-il.
L'archevêque de Paris a pour sa part salué dans un communiqué les "grandes qualités d'écoute" et l'"humilité" du nouveau pape.
"Dans sa première salutation à l'Église et au monde, il nous appelle à construire ensemble (...) une Église missionnaire, qui construit des ponts, une Église du dialogue, toujours ouverte à tous", a observé Laurent Ulrich, qui présidera vendredi soir une messe dans cette même cathédrale Notre-Dame à l'intention du nouveau pape.