Enquête d’envergure : 400 gendarmes fouillent le terrain d’Émile Louis à la recherche de nouvelles victimes

Quatre cents gendarmes ont été déployés pour fouiller minutieusement une zone surnommée le « cimetière » d’Émile Louis, dans l’espoir de retrouver de potentielles nouvelles victimes du tristement célèbre tueur en série.
Tl;dr
- Nouvelles fouilles à Rouvray sur le site d’Émile Louis.
- 448 militaires mobilisés, recherches terrestres et subaquatiques.
- Espoir de retrouver des victimes disparues depuis 50 ans.
Une mobilisation inédite autour du « cimetière » d’Émile Louis
La petite commune de Rouvray, dans l’Yonne, connaît depuis lundi un ballet inhabituel. Dès l’aube, une cinquantaine de militaires encadraient la zone, traçant les premiers repères dans ce que beaucoup surnomment le « cimetière » du tristement célèbre Émile Louis.
Ce site, déjà exploré par le passé, fait à nouveau l’objet de fouilles méticuleuses – signe que la quête de vérité ne s’essouffle pas, même après près d’un demi-siècle.
Des moyens exceptionnels déployés
À partir de mardi, les recherches entreront dans une nouvelle phase : elles mêleront investigations terrestres et subaquatiques. Selon le colonel Nicolas Nanni, ces opérations requièrent l’engagement de 448 gendarmes ainsi que des équipes spécialisées de l’Institut de recherche criminelle ou encore en anthropologie judiciaire. L’objectif ? Explorer chaque mètre carré d’une zone entièrement repensée par rapport aux précédentes campagnes.
Cette mobilisation n’a rien d’anodin : « Amener des réponses aux familles, retrouver le corps d’une personne disparue, rien que ça a un sens », souligne Me Corinne Herrmann, avocate engagée sur le dossier des disparues de l’Yonne.
L’espoir tenace des familles face au temps qui passe
Il faut rappeler qu’en septembre dernier, une précédente opération n’avait livré que quelques morceaux de vêtements. Mais en 2018, la découverte d’un crâne – identifié comme celui de Marie Coussin, disparue en 1975 sans figurer parmi les victimes officielles – avait relancé l’affaire. Aujourd’hui encore, cinq corps demeurent introuvables ; une potentielle huitième victime s’ajoute à la liste des disparus dont les proches attendent désespérément un mot de réponse.
Du côté des familles, la patience est teintée d’incertitude. Le fils de Marie Coussin confie simplement : « On attend de voir ce que cela donnera. »
Un terrain complexe et une enquête sous tension
Cette fois-ci, le périmètre sélectionné diffère sensiblement des zones déjà fouillées. Me Didier Seban, avocat représentant les victimes via l’Association de défense des handicapées de l’Yonne, estime ce choix « parfaitement pertinent ». Les rives du Serein posent toutefois leurs propres défis : absence d’entretien et densité végétale complexifient chaque étape.
Pour mémoire, Émile Louis, condamné en 2004 pour avoir violé et assassiné sept jeunes filles handicapées entre 1975 et 1979 alors qu’il était chauffeur pour la Ddass, avait reconnu avoir caché les corps dans cette forêt lugubre. Seuls deux furent retrouvés avant sa mort en 2013.
En résumé, la persévérance des enquêteurs se mesure à l’espoir fragile mais bien vivant des familles : peut-être cette fois obtiendront-elles enfin quelques certitudes sur la disparition tragique de leurs proches.