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Disparition d’Agathe Hilairet dans la Vienne : une information judiciaire ouverte

Disparition d’Agathe Hilairet dans la Vienne : une information judiciaire ouverte
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La disparition inquiétante d’Agathe Hilairet, une joggeuse dans la Vienne, entraîne l’ouverture d’une information judiciaire pour suspicion d’enlèvement et de séquestration, mobilisant les autorités dans une enquête approfondie pour élucider ce mystère.

Tl;dr

  • Enquête ouverte pour enlèvement après disparition inquiétante.
  • Recherches renforcées autour de Vivonne, 100 gendarmes mobilisés.
  • Téléphone localisé près de Voulon, plusieurs pistes étudiées.

Le passage d’une « disparition inquiétante » à une enquête pour enlèvement

Changement de ton dans la Vienne : quatre jours après la disparition d’Agathe Hilairet, jeune femme de 28 ans partie courir jeudi matin sans jamais revenir, l’affaire prend une tournure bien plus sombre. Désormais, la justice privilégie la piste d’un enlèvement, ouvrant lundi une information judiciaire contre X pour « enlèvement et séquestration », ainsi que l’a indiqué le procureur de Poitiers.

Des moyens accrus pour retrouver Agathe Hilairet

En creux, cette évolution du cadre juridique témoigne d’une mobilisation qui ne cesse de s’intensifier. Le procureur Cyril Lacombe a souligné que ce changement visait avant tout à « renforcer les moyens ». Depuis jeudi, c’est un véritable ballet de gendarmes et de sauveteurs qui s’organise autour de Vivonne, petite commune à une vingtaine de kilomètres au sud de Poitiers. La joggeuse expérimentée, frêle (1,65 mètre pour 35 kilos), n’a pas donné signe de vie depuis qu’elle a quitté le domicile familial. Son père, inquiet face au silence inhabituel du téléphone d’Agathe, avait aussitôt donné l’alerte.

Un terrain passé au peigne fin

Dans les heures qui ont suivi sa disparition, une centaine de gendarmes épaulés par militaires, pompiers et bénévoles du club sportif se sont déployés sur près de 100 kilomètres carrés. Mais dimanche a marqué un recentrage stratégique : désormais, les recherches se concentrent sur un périmètre beaucoup plus restreint — environ 3 kilomètres carrés — autour de Vivonne. « Plusieurs pistes ont été explorées », selon le procureur : chiens pisteurs orientés par des marquages sur le terrain ; ratissage méthodique des chemins empruntés par la joggeuse ; analyses techniques et ADN en cours… Bref, chaque indice est scruté.

À noter que son téléphone a été capté pour la dernière fois jeudi près des lieux-dits « Les Grands Ormeaux » et « Le Champ Salaud » à Voulon — une dizaine de kilomètres plus loin. Ce détail nourrit d’ailleurs plusieurs hypothèses étudiées avec minutie.

L’enquête s’intensifie et l’appel à témoins porte ses fruits

Sous la houlette d’un juge d’instruction désormais saisi du dossier, l’enquête se veut exhaustive : poursuite des auditions, perquisitions ciblées ou encore analyses numériques font partie des priorités. De quoi relancer l’espoir du côté des enquêteurs… car l’appel à témoins lancé vendredi n’est pas resté lettre morte, pas moins de 90 signalements avaient déjà été enregistrés lundi matin.

Vos questions, nos réponses

Qu’est-ce qu’une « disparition inquiétante » et comment est-elle définie par la loi ?

Une disparition est dite « inquiétante » lorsqu’il existe des éléments laissant craindre pour la sécurité ou la vie de la personne disparue. Cela peut être dû à son âge, son état de santé, le contexte de sa disparition ou encore l’absence totale d’explications rationnelles. Par exemple, une disparition d’enfant, d’une personne vulnérable ou sans raison apparente après un geste inhabituel (comme ne pas rentrer à l’heure) est considérée comme inquiétante. Cette qualification permet aux forces de l’ordre de déclencher rapidement des recherches intensives.

Que signifie l’ouverture d’une information judiciaire contre X ?

Ouvrir une information judiciaire contre X signifie que la justice considère qu’une infraction grave pourrait avoir été commise – ici enlèvement et séquestration – mais que l’auteur n’est pas encore identifié (« X » désigne donc une personne inconnue). Cette procédure est confiée à un juge d’instruction qui dispose de moyens élargis pour enquêter : il peut ordonner des perquisitions, saisir des objets, demander des analyses scientifiques ou auditionner des témoins. Ce passage permet également de renforcer les ressources allouées à l’enquête.

Comment fonctionnent les recherches avec chiens et pourquoi sont-ils utilisés dans ce type d’affaire ?

Les chiens de recherche, appelés aussi chiens pisteurs ou chiens de Saint-Hubert, sont entraînés à suivre une odeur humaine spécifique grâce à leur odorat exceptionnellement développé. On leur fait sentir un objet personnel de la disparue, puis ils parcourent les environs pour retrouver sa trace. Ils sont particulièrement précieux lors des premières heures après une disparition car ils peuvent aider à reconstituer le trajet effectué par la personne recherchée, même dans des zones difficiles d’accès.

Pourquoi le secteur de recherche a-t-il été réduit après avoir couvert une zone plus large ?

Au début d’une disparition, il est courant de ratisser très large afin de ne négliger aucune piste potentielle. Avec les premiers éléments recueillis (indices matériels, témoignages, marquages par les chiens), il devient possible de cibler davantage les secteurs jugés pertinents. Réduire le périmètre permet alors aux enquêteurs de concentrer leurs efforts et leurs moyens sur les zones où la probabilité de retrouver la disparue ou des indices est plus forte.

Quelles sont les analyses techniques évoquées dans l’enquête ?

Les analyses techniques font référence aux expertises scientifiques réalisées sur tout indice recueilli : ADN retrouvé sur un objet personnel ou sur place, exploitation des téléphones portables pour retracer les déplacements grâce aux antennes relais (« bornage »), analyses informatiques pour identifier d’éventuelles communications suspectes ou recherches en ligne anormales. Ces outils permettent souvent d’orienter concrètement l’enquête.

A quoi servent les appels à témoins et comment peuvent-ils faire avancer l’enquête ?

Un appel à témoins consiste à solliciter publiquement toute personne susceptible d’apporter un renseignement utile sur la disparition ou ayant observé quelque chose d’inhabituel dans le secteur concerné. Cela peut aller du simple passage remarqué à la découverte d’un objet égaré. Chaque témoignage récolté peut permettre aux enquêteurs soit d’étayer une hypothèse existante soit d’ouvrir une nouvelle piste inattendue.

Quel rôle joue le juge d’instruction dans ce type d’affaires ?

Le juge d’instruction dirige personnellement toutes les investigations dès lors qu’une information judiciaire est ouverte. Il prend seul la décision des actes majeurs : perquisitions, mises en examen, expertises supplémentaires… Sa mission principale est de rassembler tous les éléments nécessaires pour comprendre ce qui s’est passé et déterminer si une infraction a été commise et par qui. Dans le cadre d’une affaire non résolue rapidement, son intervention assure que toutes les pistes soient explorées avec rigueur.

Que se passe-t-il si aucune trace n’est retrouvée après plusieurs jours ?

Lorsque plusieurs jours passent sans résultat malgré des recherches actives, différentes suites sont envisagées : poursuite des investigations techniques en laboratoire (analyses ADN…), élargissement ou modification du périmètre en fonction de nouveaux indices éventuels ou témoignages récents. Parallèlement, le dossier reste ouvert et toute information ultérieure reçue sera systématiquement vérifiée. Dans certains cas complexes et rares où la disparition demeure inexpliquée sur le long terme, elle peut être requalifiée juridiquement selon l’évolution du dossier (meurtre présumé, non-assistance…).

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