Trump brandit la menace de taxes douanières de 50 % sur l’UE dès juin

À partir de juin, l’Union européenne pourrait faire face à une forte hausse des droits de douane américains, Donald Trump ayant annoncé son intention d’imposer des surtaxes pouvant atteindre 50 % sur les importations européennes.

Un climat commercial tendu entre Washington et Bruxelles

Les relations économiques entre les États-Unis et l’Union européenne traversent une nouvelle zone de turbulences. Ces dernières heures, le président américain, Donald Trump, a ravivé les tensions transatlantiques en brandissant la menace d’une hausse spectaculaire des droits de douane à l’encontre des produits venus d’Europe.

Sur sa plateforme Truth Social, le chef de la Maison-Blanche n’a pas mâché ses mots : « Il est très difficile de traiter avec l’UE, qui a été créée en premier lieu pour profiter des États-Unis d’un point de vue commercial… Nos discussions ne vont nulle part. Dans ces conditions je recommande d’imposer 50 % de droits de douane sur l’UE, à compter du 1er juin. Il n’y a pas de droits de douane sur les produits fabriqués aux États-Unis ».

L’impasse persistante des négociations

Cette sortie intervient alors que les échanges diplomatiques entre Bruxelles et Washington semblent totalement bloqués. Malgré plusieurs rendez-vous réunissant le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, et ses homologues américains – parmi lesquels le secrétaire au Trésor Scott Bessent, le secrétaire au Commerce Howard Lutnick, ou encore le représentant au Commerce Jamieson Greer –, aucun progrès significatif n’a émergé ces dernières semaines.

La fenêtre laissée aux négociations reste pourtant étroite : un moratoire sur les surtaxes supérieur à 10 % doit expirer début juillet.

Des chiffres contestés autour du déficit commercial

Dans ce climat tendu, la question du déficit commercial occupe une place centrale. À plusieurs reprises, Donald Trump a dénoncé ce qu’il considère comme un déséquilibre flagrant, pointant notamment « les barrières commerciales, la TVA, les sanctions ridicules contre les entreprises… qui ont conduit à un déficit commercial de plus de 250 millions de dollars par an, ce qui est totalement inacceptable ».

Or, la réalité statistique fait débat : selon le représentant américain au Commerce (USTR), il s’élèverait à près de 235 milliards en 2024 ; la Commission européenne avance pour sa part un chiffre bien inférieur – environ 150 milliards d’euros pour les biens seuls, réduit à 50 milliards si l’on intègre l’excédent américain sur les services.

Droits de douane déjà relevés et menaces supplémentaires

À ce jour, les produits européens sont soumis à une taxe moyenne d’environ 12,5 %, contre seulement 2,5 % avant le retour du président républicain à la Maison-Blanche. Une hausse initiale jusqu’à 20 % avait même été envisagée avant qu’une pause provisoire soit décidée pour laisser place aux discussions bilatérales. Les points d’achoppement restent nombreux :

• Droits de douane « réciproques »
• Besoins contradictoires en matière d’équilibre commercial
• Bouclier réglementaire européen jugé trop restrictif par Washington

Pourtant, faute d’avancées tangibles à très court terme, la perspective d’un relèvement brutal des tarifs américains risque fort d’accentuer encore davantage la défiance mutuelle entre partenaires historiques.