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Travaillerez-vous gratuitement si deux jours fériés disparaissent du calendrier ?

Travaillerez-vous gratuitement si deux jours fériés disparaissent du calendrier ?
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Le gouvernement envisage de retirer deux jours fériés du calendrier, soulevant des interrogations sur la compensation des salariés. Cette proposition fait débat : les travailleurs devront-ils fournir ces journées sans rémunération supplémentaire si la réforme voit le jour ?

Tl;dr

  • Suppression de deux jours fériés annoncée par le gouvernement.
  • Objectif : économiser 4,2 milliards d’euros dès 2025.
  • Contribution des entreprises attendue, modalités encore floues.

Un plan de rigueur aux contours inédits

C’est dans une atmosphère solennelle que François Bayrou a exposé hier son ambitieux plan d’économies. L’objectif affiché ? Redresser une dette publique qui frôle les 114 % du PIB national. Parmi l’arsenal de mesures prévues pour réunir les 44 milliards d’euros nécessaires, une annonce a particulièrement fait réagir : la suppression de deux jours fériés.

Travail gratuit et contribution patronale au cœur du dispositif

Face aux caméras, le Premier ministre n’a pas mâché ses mots : il s’agit, selon lui, d’«il faut travailler plus». Les dates visées – le «lundi de Pâques» et le «8 mai» – ne seraient plus chômées. Pour l’exécutif, cette mesure permettrait de dégager près de 4,2 milliards d’euros, selon les chiffres avancés par Matignon. Dès le lendemain, sur TF1, la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet a précisé que les salariés concernés n’auraient droit à aucune rémunération supplémentaire lors de ces deux jours travaillés en plus. Autrement dit, chacun devrait accepter de travailler gratuitement ces journées.

De leur côté, les employeurs seront appelés à contribuer financièrement aux économies recherchées. Pour reprendre les termes employés : «S’acquitter d’une contribution» sera exigé des entreprises en contrepartie de la richesse produite ces jours-là. Toutefois, ni le taux ni les modalités précises n’ont encore été dévoilés.

Des précédents et des questions en suspens

Ce projet s’inscrit dans la continuité de la transformation opérée en 2004 avec la création de la journée de solidarité. Depuis cette date, le «lundi de Pentecôte» est souvent travaillé sans rémunération additionnelle ; cette journée s’accompagne d’un prélèvement dédié au financement de l’aide aux personnes âgées ou handicapées (0,3 % de la masse salariale). Or, le chef du gouvernement prend soin de différencier la réforme actuelle : «N’est pas du tout la même chose qu’une journée de solidarité dont on ne vérifierait pas vraiment si elle est accomplie ou pas…».

Dans l’attente des détails techniques – comme l’a reconnu l’entourage ministériel («les modalités sont à définir») – il reste plusieurs zones d’ombre. Ce qui semble acquis : tous les salariés seraient concernés, qu’ils relèvent du secteur privé ou public.

Bilan provisoire avant arbitrages définitifs

Si ce plan marque un tournant notable dans la gestion des finances publiques françaises, beaucoup dépendra encore des débats à venir. Le budget officiel sera présenté en septembre 2025 ; jusqu’à cette échéance, rien n’est totalement acté. Une période charnière s’annonce donc pour mesurer l’adhésion — ou la résistance — autour de cette mesure très symbolique.

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