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Réforme des titres-restaurant : les restaurateurs crient à la trahison gouvernementale et montent au créneau

Réforme des titres-restaurant : les restaurateurs crient à la trahison gouvernementale et montent au créneau
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La réforme des titres-restaurant suscite une vive colère parmi les restaurateurs, qui se sentent abandonnés par l’exécutif. Nombre d’entre eux dénoncent une mesure préjudiciable à leur secteur, déjà fragilisé par les crises successives.

Tl;dr

  • Réforme pérennise l’usage des titres-restaurants pour les courses.
  • Restaurateurs dénoncent l’abandon du double plafond.
  • Dématérialisation prévue et calendrier encore flou.

Réforme des titres-restaurants : une fracture dans la restauration

Difficile d’ignorer la vive controverse suscitée par la récente réforme des titres-restaurants, présentée par la ministre du Commerce et des PME, Véronique Louwagie. La mesure prévoit de rendre permanent, à partir de 2027, l’achat de produits alimentaires en supermarché avec ces titres, à l’exception de l’alcool, des confiseries ou des produits pour animaux. Jusque-là temporaire depuis 2022, cette possibilité était chaque année reconduite.

La colère gronde chez les restaurateurs

La suppression du fameux « double plafond » d’utilisation — un montant supérieur en restaurant qu’en grande distribution — est le point de cristallisation. Les représentants des principales organisations patronales, comme l’Umih ou le GHR, se disent « très en colère », dénonçant une mesure prise sans réel consensus. Selon eux, cet abandon met directement en péril le secteur, qui estime déjà à 1,5 milliard d’euros son manque à gagner depuis l’élargissement du dispositif. Résultat : un boycott annoncé des prochaines assises de la restauration convoquées par la ministre.

Du côté d’Edenred et de Pluxee, émetteurs majeurs de titres-restaurants, même son de cloche : tous deux soutiennent que le double plafond aurait permis plus d’équité entre restauration traditionnelle et grande distribution. Pourtant, la réforme a été bien accueillie en Bourse, où le titre Edenred s’est envolé de plus de 8 % après son annonce.

Un pouvoir d’achat préservé… mais à quel prix ?

Pour le gouvernement, le maintien élargi du titre-restaurant doit s’adapter aux nouveaux modes de consommation – télétravail généralisé, repas apportés sur le lieu de travail – tout en renforçant un outil profitant à près de 5,5 millions de salariés. « Le titre restaurant est un élément important de pouvoir d’achat », a martelé Louwagie. D’autres avancées sont également vantées : simplification par la future dématérialisation, utilisation possible le dimanche et plus grande transparence sur les commissions exigées aux commerçants.

Mais pour les restaurateurs, ces mesures relèvent davantage du détail que d’une véritable réponse à leurs inquiétudes économiques. La baisse attendue des commissions ne compenserait pas leur manque à gagner ; beaucoup jugent que cela reste dérisoire face au volume perdu au profit de la grande distribution.

Prochaines étapes et incertitudes persistantes

Reste une inconnue majeure : le calendrier précis. Le texte pourrait être porté « à l’automne ou au printemps prochains », sans certitude sur sa forme législative. Une chose demeure sûre : entre soutien affiché au pouvoir d’achat et sentiment d’injustice dans les rangs des restaurateurs, le débat autour du titre-restaurant est loin d’être clos.

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