Michel-Edouard Leclerc préconise une taxe sur les robots au lieu d’alourdir les cotisations

Michel-Edouard Leclerc propose de financer la protection sociale en instaurant une taxe sur les robots, préférant cette option à une hausse des cotisations qui pèserait davantage sur les salariés et les entreprises.
Tl;dr
- Michel-Édouard Leclerc propose de taxer la robotique.
- L’objectif : financer le système social autrement.
- Il nie tout projet présidentiel malgré les rumeurs.
Un appel à repenser la fiscalité à l’ère de l’automatisation
Face à l’irrésistible avancée de la robotique et du digital, Michel-Édouard Leclerc, président du comité stratégique des centres E. Leclerc, estime qu’un changement profond s’impose dans le financement du modèle social français.
Mardi matin, sur le plateau de BFM TV, il a ouvertement évoqué une piste rarement débattue : imposer ces nouvelles technologies pour préserver notre système de solidarité.
L’automatisation met à l’épreuve le financement social
Selon le dirigeant, les ressources qui alimentent actuellement la protection sociale dépendent étroitement des emplois créés par les entreprises, via les cotisations patronales et salariales. Mais, comme il le souligne sans détour : « quand on fait venir l’IA, 100 milliards, quand on fait venir des robots, quand on développe le digital, ça ne cotise pas ».
Ainsi, à mesure que l’intelligence artificielle, la robotisation ou encore les applications numériques – telles que ChatGPT ou Mistral – remplacent certains métiers (avocats, juristes, journalistes…), la base même du financement social se rétrécit dangereusement.
Vers une nouvelle contribution pour les technologies émergentes ?
Dans cette perspective, Michel-Édouard Leclerc invite à « scénariser ce que cela impliquerait pour le développement de l’IA ou de la robotique ». Il imagine ainsi que ces outils puissent eux-mêmes s’acquitter d’une part des charges sociales. Une telle réforme aurait un double objectif : maintenir un système social jugé « exemplaire » et améliorer le salaire net des travailleurs grâce au transfert d’une partie des charges.
À ce sujet précis, il détaille plusieurs pistes qui mériteraient selon lui un débat public :
- Mise à contribution des applications d’intelligence artificielle
- Nouvelles formes de taxation adaptées aux technologies digitales
- Soutien accru au salaire net via redistribution des charges sociales
Aucune ambition présidentielle affichée… mais une volonté d’agir
Au fil de ses interventions publiques, certains observateurs prêtent volontiers à Michel-Édouard Leclerc des ambitions politiques. Sur ce point, son discours reste limpide : il n’a « vraiment pas de rêve présidentiel », a-t-il répondu sur BFM TV. Mais aussitôt tempère-t-il en précisant : « Si un jour je vais en politique, ce n’est pas pour jouer les seconds rôles, c’est pour faire avancer les choses. »
En définitive, si la proposition laisse perplexe ou suscite déjà des débats, elle révèle surtout une préoccupation centrale partagée par nombre d’acteurs économiques : comment garantir la pérennité du modèle social face aux mutations technologiques rapides ?