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L’instauration d’une taxe sur les engrais russes provoque la colère des agriculteurs

L’instauration d’une taxe sur les engrais russes provoque la colère des agriculteurs
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L’instauration prochaine d’une taxe sur les engrais importés de Russie suscite l’inquiétude et la colère parmi les agriculteurs, qui redoutent une hausse des coûts de production et des répercussions sur la compétitivité de leur filière.

Tl;dr

  • Taxe européenne sur engrais russes dès le 1er juillet.
  • Agriculteurs inquiets d’une hausse des prix des fertilisants.
  • Fabricants européens prêts à augmenter leur production.

Une nouvelle taxe pour bousculer le marché des engrais

La date du 1er juillet marque un tournant pour le secteur agricole européen : la taxation progressive des importations d’engrais azotés venus de Russie et du Bélarus devient réalité.

Cette mesure, définitivement actée le 12 juin, vise d’abord à priver la Russie d’importantes ressources financières, dans un contexte où la guerre menée contre l’Ukraine s’enlise. Mais derrière cet objectif politique, c’est tout l’équilibre du marché des fertilisants en Europe qui vacille.

Dépendance européenne et inquiétudes agricoles

Le choix de Bruxelles n’a rien d’anodin : les chiffres parlent d’eux-mêmes. En 2024, l’Union européenne a importé 6,2 millions de tonnes d’engrais azotés russes – soit près d’un quart du total consommé, selon la Commission européenne. Déjà deux millions de tonnes ont franchi les frontières depuis le début de l’année suivante.

Autrement dit, l’Europe s’est habituée à ces produits bon marché venus de l’Est. Pas étonnant que les agriculteurs expriment une vive crainte : celle de voir les prix s’envoler avec la mise en place de cette taxe, qui doit porter le coût par tonne de 45 euros (en 2025-2026) à 95 euros (en 2027-2028).

L’industrie locale entre prudence et espoir

Face à cette tension palpable, la réponse institutionnelle ne tarde pas. La Commission européenne assure aux exploitants qu’une suspension temporaire des taxes sur les engrais venant d’autres régions serait envisagée si l’inflation devenait trop forte. Une façon de calmer le jeu auprès d’un secteur déjà fragilisé.

Du côté des industriels européens, on adopte un ton plus offensif. Les membres de l’Union des industries de la fertilisation (Unifa), par exemple, annoncent leur volonté « d’augmenter la production ». Selon Delphine Guey, présidente de l’Unifa : « Aujourd’hui, 10 à 20 % de la production européenne reste à l’arrêt », freinée par ce qu’elle décrit comme une « concurrence déloyale complètement exacerbée » due à l’irruption massive des engrais russes ces trois dernières années.

Perspectives pour la filière européenne

À ce jour, trois tendances se dessinent nettement :

  • Dépendance persistante vis-à-vis des fournisseurs russes.
  • Craintes inflationnistes chez les agriculteurs européens.
  • Dynamisme retrouvé chez les producteurs locaux prêts à relancer leurs usines.

Reste à savoir si ces nouveaux équilibres tiendront face aux enjeux géopolitiques et économiques majeurs que soulève cette nouvelle donne réglementaire.

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