Les compagnies low cost engrangent des profits considérables grâce aux frais de bagages additionnels

Le transport de bagages en supplément constitue une source de revenus particulièrement lucrative pour les compagnies aériennes à bas prix, qui misent sur ces frais additionnels pour renforcer leur modèle économique et compenser des billets souvent affichés à prix cassés.
Tl;dr
- Les bagages cabine rapportent 10 milliards d’euros en 2024.
- Ryanair encaisse 3,5 milliards grâce à cette option.
- Le service affiche des marges très élevées.
La manne cachée des bagages cabine
Dans l’univers des compagnies aériennes à bas coût, une réalité s’impose discrètement mais sûrement : les revenus issus de l’option « bagage cabine supplémentaire » explosent.
Derrière les prix affichés, apparemment imbattables, de géants comme Ryanair, EasyJet ou Wizz Air, se dissimule une mécanique commerciale redoutable. En effet, selon une enquête du Corriere della Sera, la seule facturation des bagages en cabine aurait généré près de 10 milliards d’euros en 2024 pour les principales compagnies européennes low cost.
L’envers du tarif cassé : services à la carte et restrictions
Au moment de réserver, le voyageur découvre que l’offre de base inclut uniquement un sac assez petit pour se glisser sous le siège. Une solution qui suffit à peine pour un court séjour ; difficilement envisageable au-delà. Ainsi, nombre de passagers se voient contraints de payer un supplément – parfois jusqu’au double du billet lui-même – afin de placer leur bagage dans les compartiments supérieurs. La stratégie s’avère efficace : l’option bagage devient quasi incontournable sur la plupart des vols.
Chiffres clés : Ryanair et ses concurrents en tête du classement
Une étude croisant les données internes des principales compagnies low cost et leurs résultats financiers révèle que Ryanair, leader incontesté du marché, a engrangé à elle seule près de 3,5 milliards d’euros grâce à son offre « Priorité et 2 bagages ».
Cela représente 156 millions de suppléments facturés à environ 200 millions de voyageurs. Les autres acteurs ne sont pas en reste : EasyJet a ainsi généré 2,2 milliards d’euros, tandis que Wizz Air, Vueling, et Transavia suivent avec respectivement plus d’un milliard et 450 millions d’euros.
Marge record pour un service quasi automatisé
Ce qui frappe, c’est la rentabilité fulgurante de ce service. Sur l’exercice annuel clos fin mars 2025, le leader irlandais a affiché un chiffre d’affaires total de près de 14 milliards ; or cette unique option pèse déjà pour un quart dans la balance. L’explication ? Le surcoût opérationnel reste minime : chaque bagage supplémentaire entraîne seulement environ 1,3 euro supplémentaire de carburant. Pour illustrer cet écart :
- Dépense carburant pour 120 bagages : 156 euros.
- Bénéfice possible pour une option facturée à 25 euros : environ 23,7 euros par bagage.
Finalement, dans la guerre des tarifs aériens, ce sont bien les petits suppléments qui assurent aux low cost leurs plus grands profits — une réalité que peu imaginent encore lorsqu’ils réservent leur vol au prix plancher.
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