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Le Livret A s’apprête à enregistrer une chute marquée de son taux d’intérêt

Le Livret A s’apprête à enregistrer une chute marquée de son taux d’intérêt
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Les épargnants pourraient bientôt voir la rémunération de leur Livret A diminuer significativement. Alors que l’inflation ralentit, les indicateurs économiques laissent entrevoir un repli notable du taux de ce produit d’épargne très populaire en France.

Tl;dr

  • Collecte nette record pour Livret A et LDDS en mai.
  • Baisse du taux à 1,5–1,7 % attendue cet été.
  • Nouveau taux fixé jusqu’à fin janvier 2026.

Un regain d’intérêt avant la baisse annoncée

En mai, les Français se sont précipités sur le Livret A et le Livret de développement durable et solidaire (LDDS), anticipant sans doute la fin prochaine du taux actuel de 2,4 %. Selon les chiffres publiés par la Caisse des dépôts (CDC), la « collecte nette » combinée de ces deux produits d’épargne réglementée a atteint un niveau inédit en 2024 : 1,88 milliard d’euros.

Dans le détail, le Livret A a enregistré des dépôts supérieurs aux retraits de 1,22 milliard d’euros, tandis que les LDDS ont vu leurs encours grossir de 660 millions. À l’approche d’une baisse prévue de leur rémunération, ce dynamisme s’explique aisément.

Taux du Livret A : vers une nouvelle donne estivale

En réalité, cette ruée sur l’épargne réglementée traduit surtout la volonté des épargnants de profiter une dernière fois du rendement actuel. Les projections des spécialistes évoquent un nouveau taux compris entre 1,5 % et 1,7 %, qui devrait s’appliquer aussi bien au Livret A qu’au LDDS dès le 1er août. Les raisons ? La formule de calcul officielle dépend principalement de deux éléments : l’inflation, nettement orientée à la baisse ces derniers mois, et un taux interbancaire fixé par la Banque centrale européenne (BCE), lui aussi en repli.

En coulisses, certains espèrent toujours une intervention politique ; cependant, selon Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Épargne, « dans une optique de baisse des taux du crédit et de relance de la consommation, il est fort probable que le ministre suive la formule sans y déroger ».

Une décision bientôt entérinée pour dix-huit mois

Côté calendrier, tout va se jouer mi-juillet. À ce moment-là, la Banque de France calculera officiellement le futur taux du Livret A.

Son gouverneur François Villeroy de Galhau transmettra alors sa recommandation à Éric Lombard — ex-directeur général de la CDC et aujourd’hui ministre de l’Économie — qui validera son entrée en vigueur au 1er août. Ce nouveau taux restera figé jusqu’à fin janvier 2026.

L’épargne réglementée face à ses concurrents

Il faut rappeler que malgré leur plafond respectif — 22 950 euros pour le Livret A, 12 000 euros pour le LDDS — ces placements conservent des atouts non négligeables : garantie du capital, disponibilité immédiate des fonds et absence d’imposition sur les intérêts. Toutefois, depuis février dernier et la première baisse notable du rendement (de 3 % à 2,4 %), leur attractivité faiblit au profit d’autres produits sécurisés comme les fonds euros en assurance vie. Difficile donc pour les épargnants d’ignorer ce changement dans un contexte où leur taux d’épargne frôle un sommet inédit depuis quarante-cinq ans – hors crise sanitaire –, freinant ainsi une reprise plus franche de la consommation.

Pour finir sur une note interrogative : cette inflexion des taux suffira-t-elle à inciter les Français à relâcher enfin leur bas de laine ? Rien n’est moins sûr.

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