La PDG d’Engie alerte sur les risques d’un départ du marché énergétique européen

Catherine MacGregor réagit à la proposition de Jordan Bardella de négocier avec Bruxelles afin d'obtenir une dérogation sur les normes européennes de tarification de l'électricité. Quelle sera l'issue de ces possibles discussions ?

Le Marché européen de l’énergie : une bouée de sauvetage en temps de crise

Selon Catherine MacGregor, directrice générale de l’énergéticien français Engie, il est crucial de préserver le marché européen de l’énergie. Qualifiant ce marché de « chance » dans La Tribune du dimanche, elle souligne qu’il a fait preuve d’efficacité lors de la crise énergétique de 2022 et 2023.

Anticipation du Risque : Prix plus volatils et Black-outs

MacGregor avertit que sans cette coopération énergétique européenne, la France pourrait être exposée à des tarifs d’électricité plus volatils et même à des risques de black-outs.

Ce système permet aux pays européens de profiter de la complémentarité de leurs sources d’énergie : “énergie solaire au sud, énergie éolienne au nord, hydraulique, gaz et nucléaire pour ceux qui ont fait ce choix”, ajoute-t-elle. Ces préoccupations font écho à la volonté du Rassemblement national de renégocier les règles du marché.

Impact sur les Coûts et l’Approvisionnement

La directrice générale d’Engie fait également valoir que la réintroduction de barrières énergétiques en Europe pourrait entraîner des problèmes d’approvisionnement et une augmentation des prix de l’énergie.

Le maintien de ce marché a, selon elle, assuré l’approvisionnement en électricité de la France pendant les périodes de production insuffisante de ces deux dernières années.

Les énergies renouvelables : un atout pour l’économie française

Catherine MacGregor défend vigoureusement les énergies renouvelables. Selon elle, elles génèrent plus de 150 000 emplois en France et ont contribué à éviter l’importation de 910 millions de barils de pétrole ces vingt dernières années, ce qui a permis de réduire la facture énergétique de la France de 40 milliards d’euros.

En réponse à l’argument de Marine Le Pen selon lequel les énergies renouvelables sont “alternatives” et “non propres”, MacGregor insiste sur le fait que grâce aux progrès réalisés ces dix dernières années, ces énergies sont non seulement plus rentables, mais aussi plus propres, notamment grâce à la mise en place de réseaux de batteries pour compenser leur intermittence.