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La Cour des Comptes critique la forte dépendance des Restos du Cœur aux dons privés

La Cour des Comptes critique la forte dépendance des Restos du Cœur aux dons privés
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La Cour des Comptes pointe du doigt la forte dépendance des Restos du Cœur aux dons privés, soulignant une fragilité financière pour l’association d’aide alimentaire, dont le modèle économique s’appuie majoritairement sur la générosité des particuliers.

Tl;dr

  • Les Restos du Cœur critiqués pour gestion des réserves.
  • Déficit de 250 millions d’euros jugé alarmiste.
  • Failles relevées dans la gestion des banques alimentaires.

Des réserves sous-exploitées chez les Restos du Cœur ?

La publication récente du rapport de la Cour des comptes met en lumière une situation inattendue pour l’association emblématique, les Restos du Cœur.

Selon les magistrats financiers, l’organisation aurait pu, en 2023, davantage utiliser ses réserves de précaution, au lieu de solliciter massivement la générosité du public et le soutien étatique. Une analyse qui suscite le débat au sein même du secteur associatif.

Un déficit estimé et des appels à l’aide en question

Rappelons qu’au début du mois de septembre 2023, les Restos du Cœur avaient lancé un cri d’alarme sur leur santé financière, évoquant un afflux inédit de bénéficiaires dans un contexte d’inflation galopante. Les projections diffusées alors faisaient état d’un déficit cumulé potentiel atteignant les 250 millions d’euros sur trois ans.

La Cour nuance aujourd’hui ce chiffre : ces hypothèses apparaîtraient « excessivement prudentes », ce qui aurait donné un caractère plus dramatique que nécessaire à la situation. Par conséquent, cette alerte aurait incité les pouvoirs publics à renforcer leur aide, permettant ainsi à l’association de maintenir un niveau de réserve équivalent à six mois de fonctionnement.

L’État appelé à ajuster son soutien financier

Face à ce constat, la Cour recommande désormais à l’État de « veiller au calibrage du montant des subventions » versées aux associations en tenant compte précisément de leurs réserves. Du côté des Restos du Cœur, on défend toutefois l’idée qu’« assurer plusieurs mois de trésorerie est une sage précaution ». L’enjeu est clair : préserver la capacité d’agir dans un contexte marqué par l’imprévisibilité.

Voici quelques observations-clés formulées dans le rapport :

  • Bons résultats globaux en gestion financière.
  • Nécessité d’équilibrer aides publiques et réserves propres.

Dysfonctionnements chez les banques alimentaires

Parallèlement, la Fédération française des banques alimentaires (FFBA), fédérant 79 structures locales, voit sa gestion épinglée dans un second rapport. La Cour pointe notamment « des budgets inemployés » et une « traçabilité défaillante des subventions ». Un appel est lancé pour reprendre fermement le pilotage interne. À cela, Jean Cottave, président de la FFBA, assure : « Nous sommes conscients des lacunes procédurales et appliquons déjà les recommandations . »

En chiffres : plus de 6 000 organisations bénéficiaires ont pu servir près de 224 millions de repas grâce aux dons alimentaires coordonnés par ces réseaux essentiels à la solidarité nationale.

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