Jennyfer placée en liquidation : l’avenir de milliers d’employés suspendu à un repreneur providentiel

Placée en liquidation judiciaire, la marque de prêt-à-porter Jennyfer fait face à un avenir incertain. Faute de repreneur, des milliers d’employés redoutent désormais pour leur emploi et l’avenir de l’enseigne reste suspendu à une issue improbable.
Tl;dr
- Jennyfer placée en liquidation judiciaire, 1000 emplois menacés.
- La fast fashion chinoise bouleverse le secteur textile français.
- L’avenir de l’enseigne dépend d’une décision de justice imminente.
Un secteur textile fragilisé par la concurrence asiatique
Depuis plusieurs mois, le secteur du prêt-à-porter en France connaît une véritable déflagration. Après Camaïeu, Kaporal, ou encore Gap, c’est désormais au tour de l’enseigne Jennyfer de vaciller. La pression exercée par la fast fashion chinoise, incarnée par des plateformes comme Shein ou Temu, semble avoir eu raison d’un modèle économique déjà fragilisé. Vitesse de renouvellement, prix cassés et choix pléthoriques ont rendu la compétition quasiment impossible pour bon nombre d’acteurs historiques du secteur.
L’inquiétude grandit chez les salariés
Au sein des boutiques et du siège de Jennyfer, l’atmosphère oscille entre incertitude et désarroi. Près de 1000 emplois sont en suspens. Les audiences se succèdent devant le tribunal de commerce de Bobigny, sans apporter de réponses claires à ce jour. Certaines journées, comme le décrit Fatima Khalky, responsable adjointe près de Strasbourg, « il y a des journées où c’est vrai qu’à midi on encaisse notre première cliente ». Ce constat, amer, illustre l’essoufflement progressif d’une enseigne qui n’a pas réussi à s’adapter aux nouvelles exigences du marché.
Les salariés attendent désormais la prochaine audience prévue le 12 juin. Dans ce contexte tendu, deux repreneurs potentiels se sont manifestés. Pourtant, même la proposition la plus solide ne permettrait pas de préserver plus d’un tiers des postes actuels – un coup dur supplémentaire pour les équipes concernées.
L’échec d’une reprise et des conséquences nationales
La tentative portée en 2024 par Yann Pasco et Jean-Charles Gaume, alors nouveaux propriétaires, n’aura pas suffi à redresser durablement la barre. La liquidation judiciaire actée laisse planer la menace d’une disparition pure et simple : « C’est une disparition totale de l’entreprise », regrette Élodie Ferrié pour la CGT sur Actu.fr. Ce naufrage industriel n’est pas un cas isolé ; depuis quelques mois, voici les pertes recensées dans le secteur textile :
- 122 postes supprimés chez Gap
- 280 chez Kaporal
- 2 600 chez Camaïeu
Pour beaucoup, il faudra songer à tourner la page – parfois vers des horizons professionnels inattendus : « Tourner la page, oui, mais pour aller où ? », souffle une salariée pleine d’incertitude.
L’ultime verdict attendu au tribunal de commerce
Alors que les dernières ventes continuent dans les magasins concernés et que les syndicats maintiennent la pression médiatique et sociale, c’est bien devant la justice que tout devrait se jouer. Dans quelques jours, le tribunal rendra sa décision : elle scellera peut-être non seulement le destin de centaines de familles mais aussi celui d’un pan entier du textile français.