Grande distribution : Colruyt quittera définitivement le marché français d’ici la fin 2026

Le groupe belge Colruyt prévoit de mettre fin à toutes ses activités en France d’ici la fin de l’année 2026, marquant ainsi son retrait progressif du marché hexagonal où il était implanté depuis plusieurs décennies.
Tl;dr
- Colruyt cède ses magasins français à Intermarché.
- 889 emplois menacés faute de repreneur.
- Échec d’implantation sur le marché français depuis 1998.
Un retrait discret après un long pari
Au fil des années, la tentative d’implantation de Colruyt en France n’aura jamais trouvé le souffle espéré. L’enseigne belge, pourtant forte d’une notoriété solide dans son pays, s’était lancée dès 1998 dans une conquête ambitieuse de l’est hexagonal.
Avec l’inauguration progressive de dizaines de magasins et la construction récente d’une base logistique moderne de près de 30 000 m², les ambitions initiales semblaient prometteuses. En 2008, le distributeur affichait fièrement ses objectifs : « 99 magasins d’ici fin 2023 » et « un rythme annuel de dix ouvertures ». Cependant, les résultats n’ont jamais été au rendez-vous.
Des difficultés qui ont eu raison du projet
Le constat est tombé comme une évidence : les conditions du marché français restent particulièrement rudes pour les nouveaux entrants. D’ailleurs, en avril dernier, la filiale française soulignait déjà « des conditions difficiles sur le marché très concurrentiel » et admettait que « les résultats escomptés n’ont pas été atteints ».
La compétition féroce entre les acteurs historiques n’a laissé que peu de place à Colruyt, malgré des investissements conséquents.
Cession majeure et avenir incertain pour certains salariés
La semaine dernière, la décision est devenue officielle. Sur une page dédiée à sa clientèle française, l’entreprise a annoncé être entrée en « négociations exclusives pour la cession de 81 magasins Colruyt Prix Qualité et 44 stations-service DATS24 » avec le groupe Les Mousquetaires – Intermarché. Le montant évoqué, 215 millions d’euros, montre bien l’enjeu économique du dossier. Cette opération inclut l’avenir de 1 319 salariés qui accompagneront la reprise.
Toutefois, il subsiste des ombres au tableau. Les employés de 23 magasins exclus du périmètre ainsi que ceux du siège vosgien – soit environ 889 personnes – se retrouvent menacés par une possible vague de licenciements économiques dès le premier trimestre 2026. La direction affirme mener une « recherche très active de solutions », ayant reçu « plusieurs marques d’intérêt », mais prépare parallèlement un plan de sauvegarde de l’emploi, dont la procédure devrait démarrer début juillet.
L’épilogue d’un pari jamais transformé
En somme, malgré deux décennies d’efforts acharnés pour s’ancrer durablement sur le territoire français, Colruyt Group, faute d’avoir trouvé sa place face à une concurrence acharnée, passe la main à un acteur local bien établi. Une page se tourne donc discrètement pour ce distributeur belge aux ambitions contrariées.