Un pastiche de James Bond a ouvert les portes de 007 à Anthony Hopkins

Avant de devenir une star internationale, Anthony Hopkins a attiré l’attention des producteurs de la saga James Bond grâce à sa participation dans un film inspiré de l’univers du célèbre espion.
Tl;dr
- Au début des années 1970, Anthony Hopkins fut brièvement envisagé pour incarner James Bond, notamment grâce à son rôle dans When Eight Bells Toll.
- Malgré une réception correcte en Europe, le film n’a pas réussi à s’imposer comme une alternative crédible à la saga 007.
- Anthony Hopkins confirma plus tard avoir rencontré Albert R. Broccoli, mais déclina toute implication durable dans la franchise.
L’ombre de James Bond : quand Anthony Hopkins s’approcha du mythe
En revisitant l’histoire mouvementée du cinéma d’espionnage, un épisode méconnu intrigue encore aujourd’hui : la tentative avortée de faire d’Anthony Hopkins le nouveau visage de James Bond. À l’aube des années 1970, alors que la franchise s’interroge sur son avenir après le retrait de Sean Connery, certains producteurs sentent le vent tourner. C’est ainsi qu’est lancé When Eight Bells Toll, une œuvre ambitieuse signée par le réalisateur belge Étienne Périer, adaptée du roman d’Alistair MacLean. Dans ce film, sorti en 1971, Anthony Hopkins incarne Philip Calvert, agent secret britannique et commandant, sur les traces d’un trafic d’or impliquant un mystérieux armateur grec.
L’échec discret d’un James Bond alternatif
Malgré ses airs de cousin rugueux du plus célèbre des espions, When Eight Bells Toll peine à convaincre au box-office américain. En Europe toutefois, l’accueil s’avère plus chaleureux : on recense la onzième place du classement britannique cette année-là. Le producteur Elliot Kastner, persuadé que la saga 007 allait décliner après Sean Connery, croyait pourtant tenir la formule gagnante pour séduire les fans orphelins de l’agent double-zéro. Or, le public n’a pas suivi en masse et le film n’apporta ni renouveau ni rupture radicale au genre.
Un rendez-vous manqué avec Albert R. Broccoli
Mais l’anecdote ne s’arrête pas là. Le succès relatif du film permit néanmoins à Anthony Hopkins de franchir un seuil symbolique : celui du bureau du légendaire producteur Albert R. « Cubby » Broccoli. L’acteur britannico-américain racontera bien plus tard lors d’une conférence BAFTA : « Croyez-le ou non, j’ai rencontré Cubby Broccoli et je ne pensais pas être fait pour James Bond, mais c’était flatteur qu’on me le propose. » Si l’on en croit ses souvenirs, il aurait bel et bien été considéré pour succéder à Sean Connery après Diamonds Are Forever. Difficile de mesurer la sincérité ou l’intensité réelle des négociations – autant dire que ce genre de discussions restaient feutrées et multiples à l’époque.
Il est amusant de noter qu’Anthony Hopkins, alors âgé de 34 ans, aurait pu apporter à la saga une dimension plus sombre et réaliste avant même que Timothy Dalton ne donne ce ton dans The Living Daylights en 1987. Plus tard, dans les années 1990, son nom fut à nouveau évoqué… mais cette fois pour incarner un antagoniste face à Pierce Brosnan dans GoldenEye ou Tomorrow Never Dies. Là encore, il déclina.
L’héritage des candidats oubliés
Dans la longue liste des acteurs pressentis pour revêtir le smoking mythique de 007, rares sont ceux dont l’histoire aurait pu bouleverser aussi profondément la franchise que celle d’Anthony Hopkins. Aujourd’hui encore, tandis que spéculations et rumeurs continuent autour du prochain James Bond – avec des noms tels qu’Aaron Taylor-Johnson ou Henry Cavill –, cet épisode rappelle combien chaque choix façonne durablement l’identité du célèbre espion britannique.