Pourquoi Steven Spielberg n’a-t-il pas réalisé plus de films Jurassic Park ?

Steven Spielberg, réalisateur du premier Jurassic Park, n’a pas poursuivi la mise en scène des suites majeures de la franchise. Plusieurs raisons ont influencé son choix de ne pas revenir derrière la caméra pour les films suivants.
Tl;dr
- En 1993, Steven Spielberg connaît un succès monumental avec La Liste de Schindler et Jurassic Park, mais cette réussite s’accompagne d’un épuisement important.
- Trop fatigué pour réaliser le troisième volet, Steven Spielberg passe le relais à Joe Johnston, qui avait déjà manifesté son intérêt pour la suite.
- Steven Spielberg reste impliqué comme producteur, gardant son influence sur la saga tout en laissant Joe Johnston insuffler un nouveau souffle à la franchise.
Un succès historique, mais au prix de l’épuisement
En 1993, difficile d’imaginer une année plus faste pour un cinéaste que celle vécue par Steven Spielberg. Couronné par sept Oscars pour La Liste de Schindler, il révolutionne aussi les effets spéciaux avec Jurassic Park, décrochant trois autres statuettes et redéfinissant l’ambition visuelle hollywoodienne. Pourtant, derrière cette réussite phénoménale, se cachait une réalité : la création d’un blockbuster aussi innovant s’avère incroyablement exigeante. D’ailleurs, ce n’était pas sa première fois à repousser les limites – souvenons-nous du choc provoqué par Les Dents de la mer en 1975. Mais ici, la fatigue accumulée allait peser lourd dans ses choix futurs.
L’étonnant passage de relais à Joe Johnston
Au moment d’aborder le troisième volet de la saga, l’idée d’un retour de Steven Spielberg derrière la caméra aurait pu sembler évidente. Pourtant, c’est vers Joe Johnston, déjà reconnu pour son travail sur les effets spéciaux (oscar pour Les Aventuriers de l’Arche perdue) et des films comme The Rocketeer ou Jumanji, que le studio se tourne. Un choix logique : dès la sortie du premier opus, Johnston avait manifesté son envie de réaliser une suite.
Au moment où « Jurassic Park III » sort en 2001, Johnston raconte cette anecdote révélatrice : Steven Spielberg lui aurait confié — non sans humour — qu’il était tout simplement trop épuisé pour s’y atteler à nouveau : « Ces films sont difficiles. J’ai trop d’enfants maintenant. Alors si tu veux faire un « Jurassic Park », prends le troisième ! ». Un aveu qui résume bien l’envers du décor d’un tel mastodonte.
L’empreinte indélébile du maître sur la franchise
Même s’il a laissé sa place de réalisateur, Spielberg ne s’est jamais vraiment éloigné de l’univers des dinosaures. Producteur exécutif sur chaque épisode suivant, il garde un œil attentif sur la saga… et continue d’en récolter les fruits. Il n’hésite pas à passer sur les plateaux de tournage pour prodiguer quelques conseils — certains membres de l’équipe se souviennent encore de sa manière subtile d’ajuster une scène, presque malgré lui.
Certes, Jurassic Park III n’a pas retrouvé la magie du film originel. Toutefois, beaucoup soulignent qu’il s’agit d’un divertissement solide porté par des effets spéciaux remarquables — loin devant certaines séquences des récents Jurassic World. Voici ce qui résulte parfois d’une simple lassitude créative : un nouvel élan donné à une franchise déjà mythique.