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Pourquoi le créateur de Black Mirror ne blâme pas la technologie

Pourquoi le créateur de Black Mirror ne blâme pas la technologie
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Pour Charlie Brooker, créateur de la série Black Mirror, la technologie n’est pas le véritable enjeu. Selon lui, ce sont plutôt les usages et comportements humains qui déterminent l’impact de ces innovations sur notre société.

Tl;dr

  • Le vrai sujet : les humains, pas la technologie.
  • « Black Mirror » explore le présent, pas le futur.
  • L’évolution de la série reflète nos peurs sociétales.

L’humain au cœur du miroir noir

Rarement une série aura été aussi mal comprise que « Black Mirror ». Derrière l’idée répandue d’une simple dénonciation du « tout-technologique », son créateur, Charlie Brooker, nuance depuis toujours son propos. La technologie, loin d’être la véritable « méchante » du récit, sert surtout de révélateur à nos propres travers. Ainsi, l’épisode « Crocodile » met en scène une innovation aux vertus indéniables… jusqu’à ce que la nature humaine s’en mêle. Même constat dans « USS Callister », où un univers virtuel prometteur vire à l’angoisse uniquement à cause d’un individu dévoyé.

Brooker l’a d’ailleurs affirmé sans détour : « Le vilain n’est jamais la technologie ». Ce qui l’intéresse, c’est plutôt la manière dont un simple gadget ou réseau social peut devenir obsession, voire ruine. Plutôt qu’une mise en garde caricaturale, il propose une inquiétude plus subtile. D’ailleurs, le titre même de la série fait référence à ce moment particulier où l’on se retrouve face à soi-même dans l’écran éteint — un miroir sombre et froid.

Pas une boule de cristal, mais un révélateur contemporain

Autre idée reçue coriace : « Black Mirror » n’essaie pas de prédire le futur. À chaque innovation inquiétante relayée dans les médias – chiens-robots ou prisons générant de l’électricité grâce à leurs détenus – certains s’empressent de voir en Brooker un devin moderne. En réalité, sa démarche est tout autre : explorer les angoisses et questionnements du monde actuel en poussant leur logique jusqu’à l’extrême.

C’est d’ailleurs dans la veine de séries cultes comme « The Twilight Zone », qui abordaient leur époque sous un angle fictionnel pour mieux révéler ses tensions : communisme, psychologie ou conquête spatiale y servaient de toile de fond. Dans « Black Mirror », les histoires ne reposent pas toujours sur des prouesses techniques imaginaires ; parfois, il ne s’agit que d’une perte totale de contrôle dans une société déjà bien réelle.

L’évolution des peurs collectives selon « Black Mirror »

Au fil des saisons, les sujets évoluent et épousent nos préoccupations croissantes. Les premiers épisodes ciblaient principalement les dangers des réseaux sociaux et du cyberharcèlement (on pense notamment à « White Bear », « Shut Up and Dance » ou « Hated in the Nation »). Progressivement, c’est le spectre grandissant de l’intelligence artificielle qui prend le relais. Des épisodes récents comme « Joan is Awful » ou « Plaything » questionnent notre capacité à créer des liens authentiques par écran interposé — quand ce ne sont que des lignes de code.

On peut donc se demander quelle prochaine angoisse collective viendra nourrir l’imagination de la série… Un suspense presque aussi dérangeant que ses scénarios eux-mêmes.

Voici comment cette évolution thématique se manifeste :

  • Réseaux sociaux : effet boule-de-neige du harcèlement en ligne.
  • Intelligence artificielle : perte du contrôle sur nos créations.
  • Miroir noir : introspection forcée devant nos propres dérives.
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