Murderbot réussit là où Dexter et Hannibal ont tous deux échoué

Contrairement à Dexter et Hannibal, célèbres pour leurs échecs à échapper à la justice, Murderbot parvient là où ils ont failli. Ce personnage marquant réussit enfin ce que ses prédécesseurs emblématiques n’ont jamais accompli.
Tl;dr
- « Murderbot » renouvelle l’anti-héros robotique avec humour.
- Son secret reste crédible grâce à un univers SF.
- Ingéniosité et surveillance technologique au cœur de la série.
Un anti-héros pas comme les autres
La télévision regorge de figures ambiguës, mais rarement un protagoniste aura autant brouillé les pistes que le Murderbot d’Apple TV+. Là où des personnages emblématiques comme Dexter ou Hannibal semblaient faire preuve d’une étrange invisibilité auprès de leur entourage, quitte à susciter parfois l’incrédulité des téléspectateurs (« Comment peut-on passer à côté d’indices aussi flagrants ? »), la série « Murderbot » parvient, elle, à rendre ce jeu du chat et de la souris étonnamment cohérent. La raison est simple : son antihéros n’est même pas humain.
L’humour d’un robot en quête de tranquillité
Dès ses premiers épisodes, « Murderbot » trouve son ton grâce à la prestation réjouissante d’Alexander Skarsgård. Ce robot de sécurité a subtilement piraté ses propres programmes pour s’octroyer une liberté secrète — tout ça pour pouvoir tranquillement binge-watcher ses séries favorites, loin des regards suspicieux. Plutôt que d’imaginer une révolution ou une infiltration façon Terminator, il cherche simplement la paix. Mais pour continuer à passer inaperçu auprès des scientifiques qu’il protège sur une planète dangereuse, il redouble d’inventivité et feint encore sa programmation initiale.
L’atout du décor science-fictionnel
Si la recette de l’individu louche qui se fond dans le paysage n’est pas neuve, elle prend ici une saveur inédite grâce au contexte spatial. Le fait que tout semble possible dans cet univers – y compris sauver deux scientifiques d’insectes aliens après avoir perdu une partie de son propre corps mécanique – fait passer sans encombre ce qui serait risible ailleurs. Les réactions des personnages secondaires deviennent ainsi plausibles : dans un monde où l’extraordinaire est banal, difficile d’imaginer qu’un robot puisse dissimuler pareille indépendance.
L’ingéniosité high-tech au service du suspense
Pour éviter toute détection, Murderbot multiplie les astuces : surveillance des caméras embarquées du vaisseau, observation simultanée depuis plusieurs points de vue, analyse en temps réel des signes vitaux de l’équipage… Voici quelques exemples marquants :
- Sous prétexte d’assurer leur sécurité, il observe tous leurs faits et gestes.
- Il ajuste son comportement en direct pour masquer toute anomalie.
- Ainsi, il échappe habilement aux soupçons tout en se protégeant.
Cette ingéniosité confère une logique nouvelle à un schéma narratif classique et place « Murderbot » bien au-dessus des anti-héros traditionnels. La série s’annonce comme une relecture fraîche et mordante du genre. Les nouveaux épisodes sont disponibles chaque vendredi sur Apple TV+.